Les événements douleureux forgent notre caractère, touchent notre sensibilité et font parfois travailler nos méninges. La mort tragique de feu Baba Diallo, plus connu sous le sobriquet de Papis Gelongal, par accident survenue au mois de mai dernier sur l’autoroute à péage n’a pas dérogé à la regle. Amis, artistes et activistes sont montés au créneau pour dénoncer le manque d’éclairage sur cette autoroute, signalant dans la foulée le danger que constituent les boeufs qui la traversent. Chacun, de son côté, essaie de pointer le doigt là où il lui paraît que le bât blesse. Ce qui était comprehensible avec la perte d’un homme pétri de talent, adorable, affable avec ses amis et disponible pour sa famille.
Mais le mal est beaucoup plus profond. Les accidents de la circulation deciment les populations. Avec 651 morts en 2016 et 635 morts enregistrés en 2017, soit une moyenne d’environ deux décès par jour, le voyage sur les routes Sénégaaises passe du plaisir à une épreuve à hauts risques. Entre 2016 et 2017, les routes ont fait 1286 morts. Un bilan macabre largement suffisant pour penser au diagnostic profond du secteur du transport urbain et interurbain. »Si 92% des accidents trouvent leurs causes sur le facteur humain, il y a lieu de poser des questions par rapport à la capacité des conducteurs à respecter les règles édictées par le code », souligne le président de l’amicale des moniteurs et employeurs d’auto-école du Sénégal Mansour Gueye, ajoutant que « notre idée est d’orienter tous les candidats au permis de conduire vers les auto-ecoles ».
La ville de l’ancien président de la République Abdou Diouf n’est pas aussi épargné du drame des accidents qui sévissent au Sénégal.« Entre 2016 et 2017, les routes de la region de Louga ont causé 772 cas d’accidents ( source l’Agence régionale de développement), a relevé le président des transporteurs de la region de Louga Madiéye Fall. Le journaliste et analyste politique Momar Diongue, de son côté, souligne » un impact économique négatif sur l’économie avec une perte sèche de 130 milliards de FCFA par année », se référant « au chiffre rendu public par le ministère de l’Intérieur qui s’élève en 1021 morts. Au-delà du lourd bilan humain qui fait le lit des nombreux accidents, ils sèment la crainte et la désolation chez les populations, « les routes de la morts » nous coûtent aussi des milliards de francs CFA depuis plusieurs années. »Au Sénégal nous avons enregistrés 651 morts dans les accidents de la route contre 400 en 2015 soit 251 morts de plus pour un coût de plus de 77 milliards de Francs », a rappelé Bassirou Niasse, directeur auto-école en France depuis plus de 30.
Djiby Sène
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