Dans de nombreux pays africains, les marchés sont restreints par des pratiques et des actions gouvernementales qui fragilisent la dynamique et créent des barrières à une concurrence saine. Dans une étude intitulée « Éliminer les obstacles : Libérer le potentiel de l’Afrique grâce à une politique de la concurrence vigoureuse », la Banque mondiale et le Forum africain de la concurrence (Fac) posent le diagnostic et montrent comment une saine concurrence peut aider les pays africains à impulser une croissance inclusive et un développement durable.
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La Banque mondiale et le Forum africain de la concurrence (Fac) ont rendu public, hier, le rapport intitulé : « Éliminer les obstacles : Libérer le potentiel de l’Afrique grâce à une politique de la concurrence vigoureuse ». Le document examine l’évolution des cadres de réglementation de la concurrence et leur mise en application dans 19 pays africains et trois communautés économiques régionales, en mettant l’accent sur l’analyse de la concurrence dans les secteurs du ciment, des engrais et des télécommunications. Il donne aussi une vue générale des questions de concurrence dans le secteur des transports.
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Le choix de ces secteurs est loin d’être anodin. Selon le rapport, « ils ont été sélectionnés sur la base de leur pertinence par rapport aux économies africaines et leur potentiel avéré à mettre en exergue les questions de concurrence ». Le constat global est que les marchés de nombreux pays africains sont restreints par des pratiques et actions gouvernementales qui fragilisent la dynamique de la concurrence et créent des barrières à une saine concurrence. A ce sujet, les cartels (entente conclue de manière explicite ou tacite entre plusieurs entreprises indépendantes d’un même secteur d’activité dans le but de limiter la concurrence, de contrôler le marché et de maximiser leurs profits) constituent la pratique la plus nuisible à la concurrence. Et la lutte contre ce phénomène demeure relativement faible en Afrique.
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La plupart des pays africains présente des conditions de concurrence moins favorables aux autres pays du monde même si l’on note, sur le continent, des progrès importants de mise en application des politiques de concurrence. Le rapport relève que le nombre de juridictions ayant une législation de concurrence a triplé durant ces quinze dernières années. « Dans le secteur des services, dans plus de 40 % des pays africains, un seul opérateur règne sur la moitié des parts du marché des télécommunications et du transport », selon l’étude qui ajoute que « l’absence de concurrence en biens essentiels sur les marchés africains nuit aux ménages à cause de l’effet sur les prix et les pauvres sont les plus affectés ».
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Un produit comme le ciment illustre bien cette situation. Intrant clé dans les secteurs des infrastructures et du logement, les prix du ciment en Afrique sont bien au dessus des prix mondiaux. Ils sont 183 % plus élevé que la moyenne mondiale. Ce qui signifie que les Africains paient leur ciment avec un surplus de 2,5 milliards de dollars par an. Cette situation s’explique par la forte concentration car les usines sont possédées par neuf grandes entreprises pan-régionales constituant la majorité de la capacité de production.
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