La décision a été prise à la demande du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, assure-t-on à la municipalité de Jérusalem. Cette dernière a surpris ce mercredi en renonçant à accorder de nouveaux permis de construire pour près de 600 logements dans la partie est de la ville, occupée depuis 1967 par l’État hébreu.
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Vendredi dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté un texte réclamant justement l’arrêt du développement des colonies juives en territoire palestinien occupé. Cette résolution, la première à condamner la colonisation israélienne depuis 1979 – mais sans prévoir de sanctions – a été approuvée vendredi par 14 des 15 pays membres du Conseil de sécurité. Contrairement à leur habitude, les États-Unis n’ont pas utilisé leur droit de véto mais se sont abstenus, permettant l’adoption du texte. Benyamin Nétanyahou, dont les relations avec le président américain Barack Obama se sont fortement dégradées au fil des années, a jugé «honteuse» l’abstention américaine au Conseil de sécurité.
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Mais l’octroi de nouveaux permis de construire à Jérusalem-Est aurait été perçu comme un pied de nez vis-à-vis de l’ONU. En renonçant à les accorder, le gouvernement israélien temporise. «Bien qu’il soutienne la construction à Jérusalem, le premier ministre (Nétanyahou) a dit que nous ne devions pas attiser davantage les tensions», a admis Hanan Rubin, membre du comité chargé de l’attribution des permis de Jérusalem. Car ce mercredi après-midi, le secrétaire d’État américain John Kerry doit présenter dans un grand discours sa «vision complète» du processus de paix au Proche-Orient, toujours dans l’impasse malgré les efforts qu’il a déployés ces quatre dernières années. Il doit revenir sur les raisons de l’abstention américaine à l’ONU, sur les accusations «trompeuses» du gouvernement israélien, selon lequel la résolution a été rédigée et présentée à l’initiative des États-Unis.
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Un «mauvais coup» diplomatique en préparation?
Alors que Barack Obama quitte la Maison-Blanche le 20 janvier, le premier ministre israélien craint que ce dernier profite de ses derniers jours au pouvoir pour préparer en coulisse un «mauvais coup» diplomatique le 15 janvier prochain, lors de la conférence internationale organisée à Paris pour tenter de relancer les pourparlers de paix. John Kerry pourrait y présenter un plan de paix portant sur les questions les plus sensibles, telles que les frontières d’un futur État palestinien. Ce discours pourrait ensuite servir de base à une nouvelle résolution du Conseil de sécurité qui serait adoptée en urgence avant le 20 janvier et servir ensuite de document de référence pour les Palestiniens.
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Pourquoi l’administration Obama voudrait-elle soudain agir avec tant de hâte? C’est que, sur la question, les positions de Donald Trump tranchent avec celles de son prédécesseur: le milliardaire a choisi comme prochain ambassadeur des États-Unis auprès de l’État hébreu David Friedman, qui a publiquement pris ses distances avec la solution des deux États et ne verrait pas d’inconvénient à ce qu’Israël annexe une partie de la Cisjordanie. Après le vote de vendredi au Conseil de sécurité de l’ONU, Donald Trump a de son côté promis qu’après sa prise de fonction, «les choses seraient différentes» à l’ONU.