La septième édition du Festival Alimenterre pour la région de Louga s’est ouverte à Kelle Gueye sous le thème central de la souveraineté alimentaire, avec un accent particulier sur la filière laitière.
Le Secrétaire général de la Fédération des associations paysannes de Louga (FAPAL), Malick Sow, a souligné l’importance de cet événement, qui réunit producteurs, décideurs et techniciens agricoles. “Le festival est un grand moment de dialogue et de co-construction des politiques publiques autour de la souveraineté alimentaire”, a déclaré Malick Sow en marge de la cérémonie de lancement.
La filière laitière face aux défis de la souveraineté
Un des moments forts du festival a été la projection d’un documentaire mettant en lumière les problématiques de la filière laitière, notamment la concurrence des importations de poudre de lait. “Pourquoi ce choix ? Parce que Louga, située dans la zone sylvopastorale, est un pôle de production laitière important. Cependant, cette filière est confrontée à de nombreuses difficultés dues aux importations massives de poudre de lait”, a expliqué M. Sow.
Le lait en poudre, souvent utilisé pour les transformations industrielles, pose également des questions de qualité et d’impact sanitaire. “Ce que nous consommons souvent n’est pas du lait au sens strict, mais un mélange incluant des huiles végétales. Cela interpelle sur les conséquences pour la santé des populations, notamment les plus vulnérables comme les enfants”, a alerté un intervenant.
Plaidoyer pour une production locale renforcée
Le festival a aussi été l’occasion de lancer un appel en faveur d’un élevage pastoral plus résilient et d’un soutien accru aux petits producteurs. “Sans un cheptel bien vacciné et soigné, notre production laitière continuera de décliner. Nous devons réfléchir avec les décideurs pour des solutions durables, afin de consommer notre propre lait, nos fromages et autres produits laitiers locaux”, a ajouté Malick Sow.
Le conseil départemental, partenaire de longue date de la FAPAL, a réaffirmé son engagement. “Ce festival s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de souveraineté alimentaire. Nous devons réfléchir à des mécanismes pour renforcer nos chaînes de valeur, notamment dans les secteurs de l’élevage et de la filière laitière”, a déclaré Yély Ba, Secrétaire général du conseil départemental.
La jeunesse comme vecteur de changement
Enfin, les débats ont mis en lumière le rôle des jeunes dans l’atteinte de la souveraineté alimentaire. “La jeunesse représente 70 % de la population sénégalaise. Il est impératif de l’impliquer dans l’agriculture et l’élevage pour garantir une relève dynamique et pérenne”, a souligné un panéliste.
Le Festival Alimenterre continue ainsi d’être un espace d’échange et de sensibilisation sur des enjeux stratégiques. Il rappelle que la souveraineté alimentaire passe par des politiques adaptées et une valorisation des ressources locales, afin de réduire la dépendance aux importations et d’assurer une alimentation saine et durable.
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