Entre le constat d’une augmentation substantielle du montant consigné dans les factures du « goorgoorlou » d’une part et, la baisse drastique du débit de l’eau aux robinets voire la pénurie de ces dernières semaines qui prolonge le « martyre aqueux » des populations d’autre part, bien malin est celui qui pourra leur prédire des lendemains plus rafraichissants.
Pas d’eau source de vie, point de salut et bonjour l’insalubrité pourtant déclarée indésirable par ces temps de covid-19. Est-il besoin de rappeler que le manque d’eau et la nécessité de vivre en présence de la Covid19 sont incompatibles?
Pour remédier à cette pénurie et assurer les besoins aussi bien pour les travaux domestiques quotidiens que pour l’hygiène corporelle, nulle alternative si ce n’est celle des corvées d’eau autour des camions-citernes avec en prime la psychose de choper ce satané virus. Le calvaire des populations en perpétuelle quête du liquide précieux aurait pu être atténué si les multiples déclarations promettant la résolution définitive du problème depuis plus d’une décennie étaient suivies d’effets positifs. Par ces temps de pandémie, on aurait pu leur éviter cette double peine consistant d’une part à leur priver le liquide vital et, d’autre part, à saper leur horizon d’attente en repoussant la résolution définitive du problème aux calendes grecques.
Si l’avènement d’une nouvelle entreprise dans la gestion et la distribution de l’eau au Sénégal avait suscité l’optimisme béat d’une frange de la population, la récurrence des pénuries depuis quelques semaines à Dakar et sa banlieue va finir par leur faire croire que la question vitale de l’eau constitue le talon d’Achille de nos gouvernants.
Cette pénurie d’eau qui hante le sommeil des populations et qui les oblige à faire le pied de grue autour des camions-citernes, réveille le syndrome traumatisant de la panne de l’usine de Keur Momar Sarr de 2013 avec son lot d’inconforts hydriques.
L’Emergence devenue un leitmotiv ne risque t-elle pas de se noyer dans un verre d’eau? N’a t-elle pas un simple effet placebo face ces pénuries? Quid du PSE à la bouillabaisse SEN’EAU?
En attendant que GOD’EAU revienne, il ne reste aux populations qu’à prendre leur mal en patience en psalmodiant le cantique de l’Eau. A défaut, il sied d’invoquer la bonté divine pour espérer que la présence tant redoutée du coronavirus ne devienne une double peine. Amen!
Mouminy Camara
Enseignant–Chercheur au CESTI
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