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Covid-19: Quatre enseignants de l’EPT conçoivent un respirateur artificiel🇸🇳

Ă€ l’heure actuelle, le SĂ©nĂ©gal ne compte aucun malade en rĂ©animation. En effet après le dĂ©cès de l’ancien prĂ©sident de l’Olympique de Marseille Pape Diouf au centre des maladies infectieuses de Fann et l’Ă©vacuation du « second cas grave » en France, les 138 malades encore sous traitement dans les diffĂ©rents centres dĂ©diĂ©s ne sont pas dans un Ă©tat sĂ©rieux qui nĂ©cessiterait l’utilisation de respirateur artificiel.

Cette machine est aujourd’hui la plus convoitĂ©e au monde de par son caractère prĂ©cieux quand les malades de Covid-19 arrive Ă  un stade assez grave. Une Ă©quipe de quatre Enseignants-chercheurs de l’Ecole Polytechnique de Thies (EPT) vient de mettre au point un Respirateur Artificiel Ă  moindre coĂ»t et qui pourrait sauver le SĂ©nĂ©gal d’une hĂ©catombe dans les prochains jours…

Dans les pays dĂ©veloppĂ©s comme la France, l’Italie, l’Espagne, les Etats-Unis oĂą les malades se comptent par milliers, c’est devenu l’appareil indispensable Ă  se doter Ă  tout prix pour sauver des vies. Au SĂ©nĂ©gal, le Professeur Moussa Seydi a informĂ© ce jeudi de la disponibilitĂ© de 10 respirateurs en cas de cas sĂ©rieux. Un stock qui pourrait vite se rĂ©vĂ©ler insuffisant si jamais le nombre de personnes contaminĂ©es explose dans les jours Ă  venir.

A 70 kilomètres de Dakar, quatre enseignants-chercheurs qui servent Ă  l’Ecole Polytechnique de Thiès ont crĂ©Ă© un prototype de respirateur artificiel qui pourrait aider le SĂ©nĂ©gal Ă  Ă©viter le pire en cas de multiplication de cas sĂ©rieux de Covid-19. Il s’agit des Docteurs Ibrahima Gueye (EPT), Ahmed Mouhamadou Wade (EPT), Mamadou Lamine Diagne (UniversitĂ© de Thiès) et Ousmane Seydi (EPT).

D’abord qu’est-ce qu’un respirateur artificiel ?
Un respirateur artificiel est un équipement permettant d’assister totalement ou partiellement l’activité respiratoire d’un patient par l’utilisation d’un ventilateur.

Le respirateur artificiel joue un rôle vital dans la prise en charge des malades du COVID-19. En effet la plupart des patients admis en soins intensifs ont développé un Syndrome de Détresse Respiratoire Aigüe (SDRA). Le COVID-19 est devenu une urgence sanitaire mondiale et l’un des facteurs aggravant de la létalité est l’insuffisance d’infrastructures, en particulier les respirateurs artificiels. Cet équipement permet notamment de prendre en charge les patients atteints du SDRA.

Le prix moyen d’un respirateur artificiel varie de 2,5 et un peu plus de 11 millions de FCFA en temps normal. Ce qui pourrait constituer une lourde charge économique pour les pays en développement. En plus du coup exorbitant, l’urgence sanitaire mondiale fait que trouver le produit devient un vrai casse tête car les pays qui en disposent préfèrent les garder pour leur citoyens.

Par exemple, la demande actuelle en France est d’une centaine par semaine alors que la production annuelle était de 1000 à 1500. Face à cette situation, il devient plus qu’urgent de concevoir un respirateur artificiel à bas coût afin d’anticiper l’éventuelle flambée de l’épidémie au Sénégal.

CapacitĂ© de production de plusieurs dizaines de respirateurs par jour Ă  40 000 F CFA l’unitĂ©

Il faut noter que l’appareil rĂ©alisĂ© est un appareil d’urgence pour rĂ©gler un problème urgent. Il est donc perfectible Ă  bien des niveaux. Dans le court terme, ce projet permettrait de rĂ©pondre Ă  une demande d’urgence sanitaire et dans le long terme, il permettra d’équiper nos hĂ´pitaux pour pallier le manque de matĂ©riels dans les unitĂ©s de soins intensifs. « Si nous avons les financements et la main d’oeuvre requis, nous pourrons produire des dizaines de machine de ce type par jour », affirme le Docteur Ibrahima Gueye Ă  PressAfrik.

Le risque d’utilisation sur un patient jugĂ© minime

Selon l’enseignant chercheur Ă  l’Ecole Polytechnique de Thiès, le prototype terminĂ© Ă  ce jour a pris en
compte beaucoup de recommandations de médecins et de techniciens d’appareils sanitaires. « Toutefois, il reste une validation finale du projet par un corps médical habilité. Nous lançons un appel pour cette étape ultime. Nous lançons également un appel à la communauté scientifique pour toute contribution pouvant aider à améliorer cet appareil », dit-il.

Sur le niveau de risque, il indique que l’avis des mĂ©decins est indispensable Ă  l’Ă©valuation scientifique de ladite machine. « Le niveau de risque est vraiment minime sur les malades. Mais ce qui est rigoureux, c’est que le mĂ©decin regarde et vous dise, ‘ça il faut changer etc.’ Une deuxième chose, c’est que nos hĂ´pitaux ont leurs spĂ©cificitĂ©s, que les mĂ©decins qui y travaillent connaissent mieux que quiconque. Eux, ils pourront, en fonction de leur expĂ©rience et compĂ©tence dire ce qu’il faut amĂ©liorer. C’est indispensable ».

Dans le document qui explique les composantes de la machine qui pourrait aider le Docteur Seydi et son Ă©quipe Ă  contenir l’Ă©pidĂ©mie s’il y des cas graves, le Professeur Gueye et ses co-chercheurs informent: « Le respirateur artificiel a deux composantes principales: – une composante Ă  usage unique et – une composante Ă  usages multiple.
La composante à usage unique est composée d’une valve, d’un capteur de pression relié à un switch et d’un masque de respiration pour le patient.
La composante à usages multiple est composée d’un moteur, d’un régulateur de vitesse relié au moteur, d’un ventilateur le tout contrôlé par un microcontroleur ».

La balle est dans le camp des autorités pour valider le prototype
« Nous sommes des enseignants-chercheurs. Nous sommes sous la hiĂ©rarchie du ministère de l’Enseignement supĂ©rieur. Il y a la Direction de la Recherche avec qui on travaille directement. On leur a soumis ça. Eux, ils sont en train de faire ce qu’il faut. D’ailleurs, c’est eux-mĂŞmes qui ont supportĂ© les coĂ»ts des Ă©quipements qu’on a achetĂ© pour en arriver là », a dĂ©clarĂ© le Professeur Gueye. Qui comprend que les autoritĂ©s sanitaires sont dĂ©bordĂ©es dans une pareille situation…

En attendant la validation de ce prototype rĂ©volutionnaire, heureux de constater des chercheurs qui trouvent existent au SĂ©nĂ©gal. Pour rappel, cette semaine, l’Ecole supĂ©rieure polytechnique de Dakar a crĂ©Ă© son propre gel hydroalcoolique pour participer Ă  la lutte contre le Covid-19 au SĂ©nĂ©gal.

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Journaliste et Blogueur, Fondateur du Blog de la Jeunesse Consciente.
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