Lors d’une récente édition de Monday Night Football sur Sky Sports, l’ancien attaquant Daniel Sturridge a suggéré que les jeunes attaquants d’aujourd’hui préféraient jouer sur l’aile plutôt que dans l’axe.
« Quand j’avais sept ou huit ans, je regardais R9 [Ronaldo], Nicolas Anelka, Pelé, [Diego] Maradona, Marco van Basten, tous ces avant-centres de la vieille école. Je pense que les enfants d’aujourd’hui regardent [Cristiano] Ronaldo, Kylian Mbappé, Mohamed Salah, Neymar, les ailiers, ce sont les gars que je pense que la jeune génération regarde et se dit ‘ils sont notre source d’inspiration' », a déclaré Sturridge.
Il n’a pas tort. Si vous êtes un attaquant de pointe, on attend de vous que vous marquiez, mais pas autant qu’un numéro neuf. Vous bénéficiez toujours de toute la gloire et de tous les avantages d’un buteur prolifique, tout ce que vous avez à faire, c’est de suivre un peu le terrain.
Voilà ce qu’est l’ailier moderne. Sadio Mané et Son Heung-min sont deux des meilleurs joueurs à avoir maîtrisé l’art de l’attaquant de pointe ces dernières années. Avant eux, Robert Pires était un précurseur et un pionnier en matière de contribution aux buts depuis l’aile.
Mais qui était le meilleur joueur des trois ? Voyons ce qu’il en est.
Dribbles
Il y avait quelque chose d’envoûtant dans la façon dont Pires dribblait. Il n’était pas le plus rapide, mais il avait suffisamment d’élan et un physique sous-estimé qui lui permettait de se frayer un chemin à travers son défenseur et d’atteindre l’espace.
L’ancien numéro sept d’Arsenal gardait la possession du ballon comme le ferait un milieu de terrain box-to-box idéaliste des temps modernes – en appâtant les adversaires pour qu’ils mordent sur un ballon qui était en fait tenu en laisse à tout moment.
Pires était capable de ralentir le jeu et de jouer à son propre rythme, alors que Mane et Son s’épanouissent dans des situations rapides et frénétiques. Ce n’est pas une critique à leur égard. Sauf dans cette catégorie. Là où c’est un coup dur pour eux, en fait.
Passes
La double menace de Pires, c’est qu’il n’était pas seulement bon pour marquer des buts à l’intérieur, mais qu’il était aussi un expert en création.
Bien sûr, jouer avec Thierry Henry ne peut qu’augmenter votre nombre de passes décisives – vous pouviez lui donner le ballon sur la ligne médiane et il parvenait à le mettre au fond des filets en cinq secondes – mais Pires était désintéressé d’une manière qui rendait parfois son rôle d’acolyte très cool. Les 15 passes décisives qu’il a délivrées lors de la conquête du titre par Arsenal en 2001/02 figurent parmi les plus importantes de l’ère de la Premier League.
La créativité de Mané et sa capacité à créer des occasions pour les autres sont des aspects sous-estimés de son jeu, qui méritent donc d’être soulignés, mais c’est Pires qui remporte la palme.
Tirs
Si Pires avait joué à l’époque moderne, il aurait régulièrement inscrit un nombre de buts à deux chiffres. Hélas, il n’a été qu’un pionnier du marquage dans les grandes largeurs, et non le seul à l’avoir perfectionné.
Il n’y a pas grand-chose qui sépare Mané de Son, mais c’est le Sud-Coréen qui l’emporte de justesse. Tous deux ont remporté un Soulier d’or, mais l’actuel capitaine de Tottenham est réputé pour trouver le chemin des filets à toutes les sauces, des deux pieds, et a même remporté le Prix Puskas.
Au cours des dix dernières années, seul Lionel Messi a dépassé le nombre de buts escomptés par rapport à Son. C’est dire si le plus grand joueur de tous les temps est le seul finisseur au monde à être plus clinique.
Vitesse
C’est vraiment rendre un mauvais service à Mané que d’effacer tout ce qu’il a fait d’extraordinaire et de dire que son principal atout était sa rapidité. Mais c’est ainsi que les choses se passent, j’en ai bien peur.
C’est toujours un aspect important pour un ailier, après tout. Mané pouvait effrayer les joueurs et les supporters adverses comme peu d’autres pouvaient le faire.
Donnez-lui de l’espace pour courir et il s’y engouffrera volontiers. Fermez-lui la porte et il trouvera toujours le moyen de vous faire plier. S’il y a des matches où son tir n’est pas cadré ou que sa passe n’est pas au point, Mané peut au moins compter sur sa vitesse pour se créer une occasion.
Dans l’ensemble
L’héritage. L’impact. L’adulation. Le charisme. Les trophées. Le tout.
Pires est le vainqueur. Le plus grand parmi trois grands. Le meilleur d’un groupe brillant.
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