« La légende dit que le Japon est île flottante posée sur le dos d’un poisson-chat dont le mouvement provoque des tremblements de terre. Je tentais de me représenter la forme monstrueuse de ce félin aquatique. » (Shan Sa)
Or j’ai toujours pensé que Mahmoud Saleh, le trotskyste était l’artisan du coup d’Etat rampant, du coup d’état debout, processus qui dégagea Idrissa Seck, mit Macky Sall en orbite et, fait Dekkal Ngor qui donna son premier suffrage au tombeur du Président Wade. SenBaat m’apprend plus, par un titre plus démonstratif que son contenu péremptoire : « Voici l’homme qui a créé la puissance politique de Sonko». Et de m’étonner cette fois-ci, que c’est au retour d’Idy (qu’on impute curieusement à celui qui souffle le chaud et le froid à l’oreille du Président), que l’on doit la fulgurante montée de Sonko.
Celui qu’on qualifie de faucon, et qui à lui seul, a fini l’homonymie de tout le bestiaire de la jungle politique, est devenu à tort ou à raison l’épouvantail dont on a peur dans l’environnement de Macky, à force d’être le repoussoir dans la belle vitrine de la Gouvernance. Il est le sphinx bicéphale de la République et le Léviathan qui, bouffent crues les jeunes pousses de la Coalition, ces égrégores dont le destin est entre ses mains saignantes de milles et unes combines, les unes aussi rocambolesques que les autres. On lui prête très souvent l’ascension de quelques jeunes premiers en occultant leur mérite éclipsé par la main de ce seigneur de l’ombre.
Homme politique n’a été aussi mystérieux et réputé puissant depuis Jean Collin. Il s’en eut fallu de peu qu’on n’eut invoqué les Pangols sérères pour justifier de cette centralité dans les haut-lieux décisionnels de l’avenue Roume, comme ce fut le cas avec le « duc de Ndiaffat ».
En l’espace de 24h, une autre manchette de Xibaaru bardée de sa photo surlignée : «il précipite la chute de son patron », est titré : « Le retour de ces ministres va sauver Macky, son régime …et sa majorité. »
On comprend mieux le Projet Xibaaru avec sa dernière livraison : « 3ieme mandat, l’auteur et théoricien de cette idée connu et dévoilé ». Comme on peut s’y attendre c’est encore Mahmoud. Saleh encore et toujours. Et Xibaaru de servir : « Selon certains politologues, le temps est venu pour le Président de la République de faire un grand « nettoyage » autour de lui, de se débarrasser définitivement de certains comme Mahmoud Saleh qui est vu comme la cause de tous les malheurs qui frappent le Président de la République. Mahmoud Saleh n’agit que pour ses propres intérêts. Il a acquis des privilèges depuis que le Président de la République Macky Sall est au pouvoir, qu’il n’aurait jamais pensé obtenir un jour dans sa vie».
*Voilà donc le Projet : » nettoyer, se débarrasser définitivement de Saleh ». Un acharnement compulsif perceptible à fleur d’articles, une dizaine du même Xibaaru, dont la fébrilité ne cache plus la détermination des commanditaires. Manifestement, tout le monde veut sa peau. Il est en vérité le requin-scie de ces mers peuplées de dauphins, suivis de leurs bancs de poissons-parasites accrochés à leurs branchies.
Pourtant, qu’on l’adule en expert, qu’on le haïsse en comploteur sans cœur, ce Richelieu au service du Prince n’a jamais été convaincu de trahison ou d’infidélité envers l’institution présidentielle, à part l’allégation récurrente de grandes colères et de distances périodiques avec celui il dont est présentement le directeur de cabinet. Egalement ne pourrait-on sans tomber dans le ridicule, lui prêter des ambitions de positionnement personnel au-delà de sa condition actuelle ou d’un agenda post-gouvernance-Macky ; ce qui n’est pas le cas de plusieurs.
Paradoxalement, Il est d’usage de dépeindre Saleh comme le vestige d’une histoire aboutie, une relique surannée à placer au sous-sol des objets classés de la politique. Alors se demander comment un rebus voué aux gémonies peut-il et toujours, rester sur le chevet du maître des lieux sans qu’une raison évidente ne l’y maintienne !
Il est en effet contradictoire de le juger agent actif d’une histoire qui se déroule et, dont il serait à la fois l’instigateur et le fossoyeur !
Alors se résoudre à l’objectivité qui est ici, évidence : Mahmoud Saleh est là, toujours là. Et cela gêne. Énormément. Pourquoi donc ?
J’imagine Mahmoud souriant d’un air malin à ma question : « Mais qu’ont-ils tous contre toi Mahmoud ? » et me le figure répondant avec Robert Linhart :
« Les bourgeois s’imaginent toujours avoir le monopole des itinéraires personnels. Quelle farce ! Ils ont le monopole de la parole publique, c’est tout. Ils s’étalent. Les autres vivent leur histoire avec intensité et en silence. Personne ne naît O.S (Ouvrier spécialisé) ; on le devient. » … « Je travaille pour le Sénégal »
C’est que le MDC tout puissant est un homme qui vient de loin.
De la LCT à l’USD (1982) et à l’URD /FAL(2000), peu d’hommes politiques sénégalais auront eu une trajectoire aussi riche d’enjeux et de challenges relevés sans en être la tête d’affiche. L’homme de l’ombre travaille sur des perspectives et des principes directeurs ancrés sur la République et les fondamentaux républicains. Sa solide formation de gauche lui dicte toujours l’impératif absolu d’être à côté du peuple, en toutes circonstances. Applaudissant déjà à l’ascension de Lula et à sa politique d’équité et de Gouvernance équitable, il rêvait de l’appliquer au Sénégal. Sans nul doute, trouve-t-on là, la raison de sa tacite connivence programmatique avec le Président Macky et le choix des options inclusives du PUDC, Promovilles, Bourses Familiales, PUMA etc…
Cet ‘’Ouvrier Spécialisé’’ de la Politique a du métier et une expertise du management des groupements humains à faire pâlir. Beaucoup n’étaient pas là à l’heure du FAL .Maints observateurs ont occulté la création de l’APDR (Alliance Pour La Défense de la République ) et d’aucun ignorent la scission de Ndatte Yallah ,du nom d’une école de St Louis qui vit l’éclatement de l’URD-Fall et la naissance en 2006, du Nouveau Parti (NP) , jeté là, dans le champ politique, sigle transitoire qui préfigurait la Coalition Dekkal Ngor (dont Mahmoud fut le seul signataire avec Ousmane Badiane des Forces Nouvelles ) et qui allait donner son premier suffrage national au futur Président du Sénégal . L’eau a coulé sous la scène politique depuis. Saleh demeure. Compagnon infatigable de la longue marche, de la conquête du pouvoir à la Magistrature suprême, il est là debout et sur tous les fronts, tout le long des mandats de PR Macky Sall. J’occulte ici, bien trop de péripéties et de dénouement heureux, d’obstacles surmontés et de sacrifices consentis.
Je vous aurais entretenu volontiers de l’élection de Bamba Dièye maire de St Louis, de ABC, de la naissance de Macky 2012, de l’ébauche, sur la route de Gossas, de ce qui allait être le BBY et, de bien d’autres choses encore. Mais se peut-il ? Tout n’est pas à dire, limpide et linéaire, dans la trame d’une histoire qui ne finit pas de se dérouler et de se dévoiler. Un jour peut-être, un autre jour. Time will tell
“L’histoire dit-on est du vrai qui se déforme, la légende du faux qui s’incarne.”.
Voilà le dilemme Mahmoud. Son mystère déformé par le prisme de la rumeur, a fini d’être Mahmoud-le-trotskyste-comploteur, le Sphinx, le faucon et tutti quanti. Une légende ambulante dans tous les couloirs de la République, le fantôme qui hante les méandres de la Deep-State sénégalaise, le symbole de la ruse, de la perfidie et du machiavélisme achevés.
L’entreprise de diabolisation a fonctionné car, la victime est un carapacé qui s’est déterminé à payer d’indifférence, l’assaut répété de la phalange de désillusionnés qui, lui imputent la paternité de leurs échecs, la raison de leurs attentes déçues, de leurs rêves inachevés. Il est l’auteur de toute distance d’avec le Boss, le responsable de toute déchéance comme, le faiseur de décrets, l’artisan des solutions extrêmes et des schémas de …troisième mandat.
Le faisant, ceux qui crient à l’anathème ouvrent sans le savoir une large fenêtre sur la réelle fonction de Saleh, sur son rôle compris depuis toujours et accepté : être à la fois paravent et fusible, le punching-ball et le bouclier prêt à recevoir les coups destinés à celui qu’il a choisi de servir.
En effet, son repli médiatique et son silence communicationnel prouvent à dessein, l’état d’esprit de l’homme, sa résilience et sa résignation dans ce qu’il sait secondaire devant la mission qu’il s’est assignée : Être le refouloir « des violentes rebellions internes » de l’individu ou du groupe qui lui reproche « ses propres désirs, ses pulsions et envies insatisfaites et qui ne peuvent devenir conscients et expressifs, parce qu’inavouables et répréhensifs» (Freud)
Refouloir et défouloir, voilà ce qu’est Mahmoud. S’il gêne c’est bien pour cela. Ceux qui veulent son départ nous disent bien quelque chose de sa présence : Le PR serait bien exposé en ces moments d’incertitudes et de questionnements. Les agendas multiples seraient plus osés dans leur déroulé déstabilisant. Beaucoup d’ambitions auraient le courage de tomber le masque et beaucoup de machinations seraient devenues d’implacables bérézinas. Ceux qui visent le Président savent qu’ils ont Mahmoud comme ennemi et le lui rendent bien.
Il est étonnant par contre que, celui qui est jeté à la vindicte dirigée, stigmatisé et stéréotypé par anticipation, affabulé par procuration de tous les noms d’oiseaux et de douteuses intentions, n’ait eu aucun soutien affirmé, aucune défense assumée de son camp. Il est vrai quelquefois que «les grands hommes ont leurs disciples mais, c’est Judas qui déchire leur biographie ».Saleh passe perdant pour le retour sur investissement.
Par ailleurs la fabrique de légendes, par force clichés, aura longtemps tourné à plein régime ancrant dans la perception d’un public conditionné, l’image de “l’être vert et répugnant” dont il faut s’éloigner, le paria dont il faut se méfier comme d’un méchant loup .Une chape de plomb s’est progressivement coulée autour du faucon, l’isolant de tout ami, de tout soutien.
Le phénomène-Mahmoud est un cas d’école pour qui veut comprendre la réalité de «la spirale du silence» imposée au-delà de sa personne, à toute la Gouvernance par un criblage intempestif de toute position avancée, du fait d’une horde virtuelle de détracteurs-insulteurs et de ‘’Fake-makers’’ encagoulés qui ont fini par rendre frileux et aphones, les plus grands défenseurs du régime. Mackcy Sall n’est pas épargné de ce vide ambiant et organisé qui s’installe durablement. Le Président n’est plus défendu, le portage médiatico-communicationnel des politiques publiques n’est plus assuré. Nous en sommes là et, c’est la faute au Sphinx d’engager seul la tache de plusieurs.
L’homme Mahmoud n’est pas seul pourtant mais, il est solitaire, préférant résister dans des combats singuliers qu’il sait gagner. Ceux qui craignent son « art de la guerre » ont raison. Ce gladiateur est bien un sphinx, ce dinosaure est plus puissant qu’un mammouth. Oui, ce stratège est plus futé que Brutus et c’est pourquoi il est utile auprès du Président.
L’accuserait-on aujourd’hui de recommencer la « IVe internationale », votre trotskyste en rirait dans le silence de sa « résistance permanente »
A.T.DIOP (Diourbel)
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