đź”´Portrait – Ouza Diallo, le parcours d’un artiste soucieux des conditions de vie de son peuple
Né en 1947, Ousmane Diallo aka Ouza est un artiste qui a combattu le régime sénégalais des années 1960/1970 et continue encore à exprimer son engagement politique
Ouza est un auteur, compositeur, arrangeur, guitariste, saxophoniste, claviĂ©riste et chanteur sĂ©nĂ©galais. Artiste engagĂ©, intelligent, innovateur et très respectĂ© dans le milieu musical, on lui reconnait une approche singulière de la musique mais aussi de la politique. Ce qui lui a valu bien des tumultes dans sa carrière. Quel sĂ©nĂ©galais ne connaĂ®t pas Ouza, le porte parole des sans voix, celui qui stigmatise les maux de son pays, celui qui avertit, celui qui prĂ©vient, celui qui dit la souffrance de son peuple, de sa nation, de son continent ! L’homme se confond avec son orientation musicale ! Il ne triche pas, il innove Ă chaque production musicale avec des nouvelles voix mais la fidĂ©litĂ© aux thèmes est toujours omniprĂ©sente ! En tĂ©moignent ses titres comme “Thiaroye”, “Bouba”, “Le peuple”, “Le vote”, “PrĂ©sident”, “Le politicien”, “Alternance”, “J’accuse”, “Sunu Continent” (notre continent), “La santé”, “Xessal” (dĂ©pigmentation) ou encore “Demb” (Hier – sur l’histoire de l’Afrique)…
Ouza Diallo a depuis l’enfance attrapé les virus de la musique et de la loyauté. Il connaît très bien la musique pour l’avoir appris et enseigné ! Très tôt, il fréquente l’Ecole des Beaux Arts de la Côte d’Ivoire, avant de perfectionner sa voix et de se familiariser avec les guitares (basse, solo), le saxophone et les claviers. Après ses diplômes, Ouza sillonnera la plupart des pays ouest-africains, ayant toujours en charge la formation et l’encadrement des ballets et orchestres nationaux. Il participera ainsi à plusieurs festivals euro-américains et à maintes rencontres internationales dans les domaines artistiques et musicaux.
Son retour au SĂ©nĂ©gal après sept fructueuses annĂ©es d’expĂ©rience fera de lui l’un des tĂ©nors de la mĂ©lodie traditionnelle alliĂ©e au style moderne, un mĂ©lange savant des sonoritĂ©s des guĂ©wels (griots) et celle des instruments occidentaux : un mbalax teintĂ© pop, de soul, de blues, de jazz, de funk, de gospel ou de rap… Ouza est Ă©galement un des pionniers de la montĂ©e des femmes sĂ©nĂ©galaises dans le monde de la musique moderne. Il a mis sur pied le premier ballet musical fĂ©minin, bousculant le lourd hĂ©ritage de la musique afro-cubaine bien implantĂ©e au SĂ©nĂ©gal dans les annĂ©es 1970. Ses chansons commencent Ă plaire car elles traitent des problèmes liĂ©s Ă la politique, au dĂ©veloppement, Ă l’éducation, Ă la santĂ©, au travail et Ă l’environnement. Cet engagement lui confĂ©rera une Ă©norme audience. MalgrĂ© tout son talent et son expĂ©rience, Ouza Diallo continue de les mettre au service de son peuple. Ainsi, il sera fondateur et directeur de l’orchestre musical 4 Femmes dans le vent, directeur du Ballet National Lyrique du théâtre national Daniel Sorano, et enfin, directeur et metteur en scène de l’Orchestre National du SĂ©nĂ©gal Ă sa crĂ©ation.
Il serait bon de retenir que son intĂ©rĂŞt pour la musique est toujours grandissant car faisant de brèves incursions dans des domaines comme le jazz, le gospel, la soul et mĂŞme le rap. Plusieurs gĂ©nĂ©rations de femmes et d’autres artistes faisant aujourd’hui partie des tĂ©nors de la musique sĂ©nĂ©galaise ont eu Ă bĂ©nĂ©ficier de sa formation ou de son expĂ©rience de 1965 Ă nos jours, comme Youssou Ndour (CD 4.4.44)… De Las Hondas aux 4 Femmes dans le vent, en passant par les Ouzettes, les Gouney Ngaay, les Filles BranchĂ©es, Ouza et ses Ouzettes ou La GĂ©nĂ©ration 6H, Ouza ne s’est jamais lassĂ© pour mettre Ă profit son ambition et son gĂ©nie ! C’est ainsi qu’il a mis sur pied Ouza Productions, une structure qui forme, encadre et assure la promotion des jeunes artistes de son pays. Il a aussi formĂ© ou collaborĂ© avec nombre de vocalistes fĂ©minines, comme Maty Thiam Dogo (1982 – 1993) et Soda Mama Fall (1994 – 1995).