đź”´Portrait – Seydou Badian, une vie de lutte de l’auteur du roman  »Sous l’orage’
90 ans. C’est le nombre d’année vécu par le célèbre combattant par la plume d’origine malienne Seydou Badian Kouyaté décédé à Bamako le 28 décembre 2018. Que faut-il retenir de sa vie ? Décryptage.
Rebaptisé Seydou Badian Noumboïna, du nom d’un village dans le cercle de Macina, il fait partie des écrivains de langue française originaire de l’Afrique subsaharienne pré-et postcoloniale à l’instar de l’ivoirien Aké Loba, du sénégalais Cheick Hamidou Kane, de l’ivoirien Bernard Dadié…
Seydou Badian Kouyaté : une vie d’écrivain
Né exactement le 10 avril 1928, la vie d’enfance de l’écrivain est peu connue. Pendant ses études supérieures en France, il obtint un diplôme en médecine à l’université de Montpellier en France sur les traitements africains de la fièvre jaune.Malgré cette formation, sa passion pour l’écriture prime sur tout. Il publie son premier roman à succès, en 1957, trois ans avant l’indépendance du Mali, intitulé « Sous l’orage », suivi de « La Mort de chaka ».«Sous l’orage » relate l’histoire d’un amour entre deux adolescents, confronté au passé, la tradition, les anciens avec l’avenir. Il est toujours au programme dans plusieurs collèges et lycées d’Afrique.
Il ne s’arrête pas là . En 1965, il publie les dirigeants africains face à leurs peuples Grand prix littéraire d’Afrique noire. 11 ans plus tard, en 1976, il publie « le Sang des masques » et « Noces sacrées » en 1977. L’écrivain attend ensuite en 2007 où il publie « la Saison des pièges ». Un roman paru dans les nouvelles Éditions ivoiriennes et Présence africaine.Badian est également auteur de l’hymne national du Mali « le MALI »Seydou Badian, le politique, panafricaniste, le critique Seydou Badian n’a pas fait qu’écrire dans sa vie. Il fut aussi un homme politique de renom dans son pays. Il se réclamait de la gauche et critiquait les pays occidentaux qui ont, selon lui, « toujours voulu contrôler les pays africains».
Il occupe le poste de ministre de la coordination économique et financière. Sous Modibo Keïta, premier président malien (1960-1968, ndlr) avant d’être arrêté puis déporté à Kidal (nord) lors du coup d’Etat de Moussa Traoré en 1968.Il fut aussi un père pour Thomas Sankara, qui épousa ses idées.Après plusieurs années d’exil à Dakar. Il regagne son pays. En 1997, lors de la présidentielle, il s’était présenté candidat contre le président sortant Alpha Oumar Konaré. Mais se retira comme bien d’autres candidats pour protester contre la mauvaise organisation du scrutin.
En 1998, pour s’être opposé à une partie de la direction de l’Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain, qui prônait la non-reconnaissance des institutions lors des élections contestées, il est exclu. Dans la crise du nord du Mali, née de l’invasion jihadiste à partir de 2012, il a critiqué l’intervention française, estimant qu’elle n’a pas permis au Mali de se débarrasser des islamistes, dont les violences persistent dans le pays.
Distinction
Malgré sa riche carrière. L’écrivain a malheureusement eu peu de distinction. Il a remporté le grand prix littéraire d’Afrique noire en 1965, Ex-aequo avec Bernard Dadié (Côte d’Ivoire) pour Patron de New-York. En 2017, il glane le prix du Grand Prix des Mécènes des Grands prix des associations littéraires.
Hommages
Depuis l’annonce de sa mort plusieurs personnalités ont salué sa mémoire dont la présidence malienne.« Le Président IBK avait appris avec émotion la disparition de Seydou Badian Kouyaté le 28 décembre 2018.
IBK avait présenté ses condoléances les plus émues à la famille et à toute la Nation qui perd un de ses dignes fils, Militant de la première heure, père de l’indépendance et auteur de l’Hymne National du Mali » pouvait-on lire sur le twitter de la Présidence du Mali.