Au bon résultat, prime de rendement! (Par Mamadou Lamine Ba)
« Votre département est rouge pour le parti ». C’est la réponse qu’un haut responsable de l’Alliance Pour la République (APR) m’a adressé, il y a bientôt deux ans au siège du parti, quand, après les salamalecs, je lui ai dit que je suis originaire du département de Goudomp. J’ai senti une petite peine. Quelques Communes avaient perdu le référendum en 2016 et les législatives remportées avec peine en 2017.
Deux hypothèses se sont bousculées dans ma tête. La 1ère : « si vous n’êtes pas avec nous, on ne vous fait pas confiance ». Avec moi ou contre moi, à la George Bush Junior. J’ai refusé de l’accepter. La 2nde: mon interlocuteur cherchait à nous inciter à travailler plus politiquement et plus efficacement dans notre département où l’opposition persistait encore. J’ai conclu que c’est le message qu’il voulait me livrer. Soit !
Ce mécanisme d’émulation a porté ses fruits ailleurs. Barack Obama, pendant la campagne de 2008, a beaucoup misé sur cette méthode. Chacun devait convaincre quelqu’un qui, à son tour, devait amener un autre à s’engager et s’approprier de la cause. Il a été élu. La même chose a été observée en France en 2017, avec En Marche ! Macron est président. La mise en concurrence est donc productive.
Dès lors donc, j’avais un choix entre deux cartes : rester journaliste (honorable métier) et continuer à tendre le micro à des personnalités politiques qui ne sont ni mieux formées, ni plus compétentes que moi ou m’engager plus en politique au profit de mon terroir. M’afficher, me battre pour changer les choses dans mon département. Il me fallait créer une passerelle car le lien (journaliste et politique) est rude à établir.
J’ai été, en cela, bousculé par des jeunes de mon village, de ma Commune pour rompre avec ce qu’ils avaient jugé inacceptable : pauvreté extrême malgré les inestimables potentialités de la localité, entre autres manquements. Je ne pouvais pas rester insensible à l’appel du terroir, moi-même témoin de la situation de mes parents, voisins et amis. Je parie que c’est le cas de nombreux cadres issus des zones rurales.
J’ai commencé à descendre au village et dans ma Commune, au contact des populations. Rencontrer les gens, les écouter, recueillir les doléances ou griefs et partager les informations et réalisations du Président puis ses projets. Ça m’a couté énormément (comme tout le monde) : de l’argent, du temps et de l’énergie. Environ deux ans de voyages incessants entre Dakar et les villages de la Commune.
Cet engagement m’oblige à opter pour la communication politique dans ma formation. Disposer de cette science m’était essentielle si je devais réussir le projet de renverser la tendance dans mon terroir. J’ai validé (les cours) mon Master, spécialité Marketing Politique. J’ai décidé de suspendre la rédaction de mon mémoire pour participer à la réélection de Macky Sall. Hypothéquer ma formation et assumer.
Je ne m’attendais pas à un tapis rouge et je n’avais pas tort. A peine mes tournées entamées, les langues se sont déliées contre ma personne : diatribes, calomnies, fausses accusations et autres coups bas. Je devais, soit répondre et m’attarder, soit me taire et continuer le travail, accepter de subir et pardonner. Dur mais c’est l’option que j’ai faite. Sur le terrain politique, sur les réseaux sociaux, j’ai encaissé et enduré.
Je ne suis pas le seul dans ce cas. Beaucoup d’autres ont fait et subit pareil. Ensemble, nous nous sommes battus pour atteindre notre but : réélire Macky Sall au premier tour. Chose faite, difficilement, quand on devait faire face à quatre adversaires pour mon cas: l’opposition, les confrères qui voyaient mal mon engagement politique, les manipulations qu’il fallait déconstruire dans les réseaux sociaux et mes camarades de parti.
Le département de Goudomp est sorti de la liste rouge. Nous sommes dans celle VERTE. Et puis quoi ? Retour de l’ascenseur ? Non ! Car le pays n’est pas un butin électoraliste à se partager. Donc pas une politique de récompense. Cependant, une prime de rendement est nécessaire. Loin d’une sollicitation politicienne mais une réparation. Une reconnaissance des sacrifices consentis comme dans d’autres localités.
Nous avons activement participé à la réélection de notre candidat. Nous souhaitons que les enfants et cadres du parti (Apr) de notre département soient sélectionnés dans l’équipe qui doit poursuivre la construction de notre pays. Nous maîtrisons mieux notre terroir. Nous sommes assez bien formés et connaissons le Sénégal. Nous sommes responsables et patriotes. Prêts à servir la patrie pour ce second mandat aussi !
Mamadou Lamine Ba
Consultant en Marketing Politique et Responsable de l’Apr dans la Commune de Baghère