Blanchiment massif de capitaux ? Choice Forex Limited et ses partenaires dans le viseur de la justice

Le parquet financier enquête sur un vaste réseau de transferts suspects impliquant la société Choice Forex Limited. Selon un rapport explosif de la CENTIF, des dizaines de milliards de francs CFA ont transité sans justificatifs clairs, pointant vers de possibles activités de blanchiment d’argent à grande échelle.
C’est une affaire tentaculaire qui secoue discrètement les milieux financiers sénégalais. Dans un rapport transmis au parquet financier, la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) met en lumière des flux financiers suspects de près de 82 milliards de FCFA enregistrés sur le compte de Choice Forex Limited entre mai 2021 et mars 2024.
Selon la CENTIF, ces sommes ont été déposées “sans justificatifs valables” et transférées dans la foulée vers d’autres structures, dont H2 Global Sarl, Song Naba Trading, Hubpay, Fall Distribution, ou encore Hassan Haytham, nommément cités dans le rapport. Ces entités sont désormais au cœur des soupçons.
Le cas de Worldremit Ltd, partenaire de Choice Forex Limited, intrigue particulièrement. Cette société, active dans le secteur des transferts d’argent, aurait reçu un flux transactionnel colossal de 710,9 milliards de FCFA rien que pour l’année 2023. Et là encore, l’opacité est de mise : Worldremit se serait “abstenue de fournir les justificatifs liés aux motifs réels des multiples transferts” en provenance de sociétés comme BTS Africa, Bipesa Sénégal, et Choice Forex Limited Sarl.
Des faits graves qui ont poussé le parquet à ouvrir une information judiciaire pour association de malfaiteurs et blanchiment de capitaux. En toile de fond, la CENTIF évoque également l’exercice illégal d’activités bancaires et des mouvements de fonds manuels non autorisés.
Le système mis en place semble bien rôdé : flux entrants massifs, redistribution rapide vers des entités partenaires, manque de traçabilité… Tout concourt à faire penser à une opération de blanchiment à grande échelle. Les autorités judiciaires devraient désormais élargir leurs investigations aux bénéficiaires finaux de ces virements afin de démonter l’éventuel circuit financier parallèle.
Dans un contexte régional où la lutte contre le financement illicite s’intensifie, ce dossier pourrait devenir emblématique de la nouvelle fermeté des autorités. Mais il met aussi en lumière les failles persistantes dans le contrôle des flux financiers internationaux.