CHRONIQUE: GAMBIE, LE PIÉGE A EVITER
Loin des théoriciens d’une intervention militaire en Gambie dont les conséquences putatives peuvent être fatales pour la stabilité des deux pays, je fais parti de ceux qui croient que le sang des innocents a assez coulé en Afrique sous le joug des intérêts géopolitiques et de guerres de positionnement inavoués. En plus, avec la découverte de 161. 887 milliards de réserves de mines et d’hydrocarbures prouvées, le Sénégal gagnerait mieux de s’éloigner de tout ce qui peut attiser le feu. Car, pour surfer sur les vagues d’un tel empire financier, ce qui avait mis le feu en Lybie en appuyant une rébellion armée, déclencher la guerre en Irak sans l’aval du conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies (ONU) n’hésiteront pas à dramatiser un éventuel conflit pour faire main basse sur les ressources de notre pays. Et, au delà de ces ressources qui aiguisent les appétits des pilleurs de l’Afrique, on doit refuser de suivre aveuglement le rythme des tambours des suppôts de la violence qui servent souvent de boucliers aux prédateurs de nos ressources.
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« Les grandes gueules n’ont pas toujours raison »
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Ainsi, s’impose la nécessité de se méfier de la folie du ‘’ péché d’orgueil ’’ qui porterait sur les épaules de ce pays le lourd fardeau du prix sacrificiel d’une guerre fratricide. Elle ne fera que susciter un sentiment de désamour entre la classe dirigeante et le peuple. C’est pourquoi je pense que l’appel de la communauté estudiantine de la Casamance mérite une attention particulière car elle a une idée des conséquences désastreuses d’un conflit pour l’avoir vécue. Donc si elle s’oppose à une intervention militaire en Gambie, leur position ne doit pas laisser de marbre les autorités. Sauf ceux qui sucent le sang du peuple pour s’enrichir œuvrent pour l’augmentation des foyers de tensions.
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Cependant, il importe de retenir que Yaya Jammeh doit se soumettre à la volonté des urnes qui est l’expression directe du peuple Gambien. C’est le meilleur moyen d’éviter le chao dans son pays. En cet effet puisqu’en Afrique nous avons des états d’une démocratie jeune et même des pays qui restent jusqu’à présent coincés sous le joug de la dictature, il importe d’accorder une « immunité présidentielle » aux dirigeants pour qu’ils aient le courage de quitter le pouvoir. Car, Si on a pu passer l’éponge sur le carnage de George Bush en Irak et la boucherie de Nicolas Sarkozy en Lybie qui ont semé le désastre dans ces pays et plongé leurs peuples dans la misère et la désolation, je pense que les présidents africains, à l’exception de ceux qui ont commis des « crimes de masses », doivent être protégés. C’est une étape fondamentale pour pousser ceux parmi eux qui préfèrent mourir au pouvoir par peur d’aller périr à la Cour pénale internationale (CPI) de quitter le pouvoir, souvent taxée d’être un instrument de châtiment des présidents qui se sont opposés a la protection des intérêts de la métropole.
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DJIBY SENE BLOGUEUR