La statue d’une manifestante Black Lives Matter retirée à Bristol
Le monument remplaçait celui d’Edward Colston, qui aurait vendu 100.000 esclaves entre 1672 et 1689. Elle n’aura pas tenu plus d’une journée. La statue d’une manifestante du mouvement Black Lives Matter, venue remplacer celle d’un marchand d’esclaves à Bristol, a été retirée jeudi à l’aube environ 24 heures après son installation, selon la municipalité.À lire aussi : Les dangereux prophète de Black Lives Matter.
Intitulée «Une montée en puissance» («A Surge of Power»), la sculpture réalisée par Marc Quinn avait été installée sur le socle où se trouvait la statue d’Edward Colston par les équipes de l’artiste, sans que la mairie de Bristol ne soit au courant. Selon la municipalité, la statue a été retirée à sa demande, précisant qu’elle serait placée dans son musée pour que son auteur puisse la récupérer ou la donner à la collection de la ville.
Réagissant mercredi à l’installation de l’oeuvre, le maire de Bristol Marvin Rees avait dit sur Twitter comprendre que les gens veuillent «s’exprimer», mais que la statue installée «sans autorisation» devrait être retirée. La grande pièce en acier noir représente Jen Reid, une manifestante qui avait été photographiée le poing levé sur le socle vide de l’ancienne statue d’Edward Colston, marchand d’esclaves de la fin du XVIIe siècle.
La statue d’Edward Colston déboulonnée
Cette sculpture, qui faisait controverse depuis des années, avait été déboulonnée puis jetée dans le fleuve début juin, lors de manifestations du mouvement Black Lives Matter après le décès fin mai de George Floyd, un Américain noir tué par un policier. Ces manifestations s’étaient accompagnées d’une série de dégradations de statues de personnalités, contestées en raison de leur implication dans le commerce d’esclaves ou de déclarations racistes. Le sort de la statue d’Edward Colston, repêchée depuis, n’avait pas été fixé.
Edward Colston s’est enrichi dans le commerce des esclaves. Il aurait vendu 100.000 esclaves d’Afrique de l’Ouest dans les Caraïbes et aux Amériques entre 1672 et 1689, avant d’utiliser sa fortune pour financer le développement de Bristol, ce qui lui a longtemps valu une réputation de philanthrope.La rédaction vous conseille