Le Sénégal lance un fonds de 135 milliards FCFA pour produire 500 MW d’énergie renouvelable d’ici 2030

Le Sénégal poursuit sa dynamique vers une transition énergétique ambitieuse avec le lancement d’un nouveau fonds stratégique, le Reef – Fonds pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Doté d’une enveloppe de 135 milliards de francs CFA, ce véhicule financier marque une nouvelle étape dans l’engagement du Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis) à catalyser les investissements privés au service du développement durable.
Annoncé officiellement lors du Forum « Fii Sénégal » tenu les 7 et 8 octobre, le Reef se positionne comme un outil structurant pour accélérer l’accès universel à une énergie propre. Le fonds sera géré par une entité indépendante, sélectionnée à l’issue d’un appel d’offres, et placée sous la supervision d’un comité d’investissement incluant des membres indépendants, gage de transparence et de rigueur dans les choix d’allocation.
Pour les partenaires impliqués, cette initiative ne se limite pas à une simple source de financement. Elle incarne une volonté collective d’ancrer la transition énergétique dans un modèle juste, inclusif et porteur de transformation. Lamine Cissé, représentant de l’Africa Climate Foundation, salue une initiative « décisive » et voit dans ce fonds un levier pour renforcer tout l’écosystème autour de la transition écologique. Même son de cloche du côté de Mamadou Konaté, représentant du Global Green Growth Institute, qui souligne la portée du Reef en matière de gouvernance verte, insistant sur l’élan collectif qu’il symbolise.
La coopération allemande, également partenaire de ce projet, rappelle par la voix de Josef Haider que dans un contexte mondial où les énergies renouvelables s’imposent comme des solutions d’avenir, la création d’un fonds dédié est un pas fondamental. Il insiste sur le rôle moteur que peut jouer le secteur privé, vu comme catalyseur de développement à travers une transition juste et durable.
Le directeur général du Fonsis, Babacar Gning, s’est voulu clair : le Reef n’est pas un fonds de plus dans l’écosystème financier sénégalais. Il s’agit d’un instrument stratégique destiné à structurer des projets concrets et à mobiliser les capitaux nécessaires pour leur mise en œuvre. Fort de l’expérience acquise avec les quatre fonds précédents – Teranga Capital, We Fund, le Fonds islamique de relance et Oyass Capital – qui cumulent 130 millions d’euros d’investissements, soit 85,2 milliards de FCFA, le Fonsis entend faire du Reef un modèle d’investissement à fort impact.
Le potentiel est énorme. L’Afrique, rappelle Gning, détient les plus importantes ressources solaires du monde mais ne représente encore que 3 % des capacités solaires installées. Le Reef vise à combler ce fossé avec l’ambition de produire 500 mégawatts d’énergie propre et de générer 5 000 emplois, tout en devenant l’instrument privilégié du ministère de l’Énergie pour orienter les financements publics dans le cadre de la transition énergétique.
Présidant la table ronde de lancement, le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Souleye Diop, a souligné l’urgence climatique et l’engagement du Sénégal à ne pas rester en marge des solutions. Il a salué un fonds qui se veut à la fois levier de croissance, outil de création d’emplois et instrument de justice sociale. Le cap est clair : atteindre 40 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique d’ici 2030, un objectif ambitieux mais désormais mieux armé grâce à ce nouveau fonds.












