Mascarade foncière à Diourbel: l’Asc Ndayane rejoint le front de résistance!
Le collectif des jeunes de Ndayane le savait bien avant que tous ses habitants en font une affaire d’intérêt commun. L’Asc Ndayane a officiellement saisi le préfet du département Diourbel ce mardi, pour attirer son attention sur l’attribution douteuse du terrain entre l’Espace numérique ouvert (ENO) et le Bloc scientifique ainsi que le lopin de terre situé à l’Ouest du terrain de l’Asc Ndayane à un agent de la mairie. Ainsi, elle vient grossir les rangs du front de résistance qui est entrain de tisser sa toile à Ndayane sous la vigilance de sa jeunesse.
Loin de ceux qui avancent les yeux masqués, l’Asc Ndayane a embouché la trompette au collectif des jeunes de Ndayane qui se cabrent contre la gestion opaque du foncier dans leur sous-quartier. Dans une lettre adressée au préfet du département de Diourbel, elle fustige sans ambages l’attribution du peu d’espace qui reste à Ndayane à des hommes tapis dans l’ombre qui veulent se sucrer sur le dos des habitants et interpelle dans la foulée l’autorité préfectorale sur la nécessité d’agir pour éviter le pire.
Ndayane se mobilise et sa jeunesse veille aux aguets ! il sera difficile de faire croire à ses habitants qu’une commission sérieuse ose attribuer le peu d’espace qui reste dans sa localité à un agent de la mairie. Car dans la loi foncière, les terres sont réparties entre trois ensembles chacun doté d’un régime propre : la propriété privée, la propriété publique et les terres rurales qui sont dans leur quasi-totalité soumises au régime de la domanialité nationale qui constitue le régime de droit commun. Ce régime se caractérise entre autres par un accès à la terre lié à la preuve d’une capacité de mise en valeur et par l’administration de ces terres par les collectivités décentralisées- les conseils municipaux – sous la tutelle de l’Etat.
Mieux ! Nul n’est censé ignorer que ‘’ les actes des collectivités territoriales font l’objet d’un contrôle de légalité exercé par les représentants de l’Etat’’. Dans cette perspective, on peut dire sans risque de se tromper que le combat n’est pas encore perdu. Car le document, présenté par l’agent de la mairie, qui a dit ouvertement que le terrain lui a été attribué par une commission, dont nous doutons fort de son existence et de sa légitimité, au cours d’une réunion qui s’est tenue à Ndayane en présence du délégué de sous-quartier, n’est pas encore approuvé par le préfet qui est censé faire le contrôle de légalité.
Dans ce contexte où la mairie à un rôle à jouer dans l’attribution des terres dans la commune, il est important que le préfet veille à ce qu’il n’y ait pas de conflit d’intérêt parce qu’il est fort probable que le problème se pose dans la mesure où un des agents de la mairie est le bénéficiaire ou est directement imliqué. Mais les autorités administratives sont assez outillées pour savoir là où le bât blesse, surtout s’il s’agit de trancher entre prêter une oreille attentive aux complaintes de tout une communauté pour préserver l’intérêt commun des populations et prendre une décision qui ne servira qu’à asseoir ‘’la boulimie foncière’’ d’un seul individu.
Djiby Sène Journaliste Blogueur