Me Baba Diop avocat de Toumba Diakité : » Un enlèvement ou une expulsion «
Fin d’exil pour le Commandant Aboubacar Sidiki Diakité dit « Toumba ». L’ex aide de camp de l’ancien Président guinéen Dadis Camara au Sénégal, depuis des années, a été extradé hier. Selon son avocat Me Baba Diop, les autorités guinéennes sont venues le chercher aux environs de 16 heures à la prison du Camp pénal de Liberté VI où il était détenu depuis le 20 décembre dernier, suite à l’exécution d’un mandat d’arrêt lancé par la justice de son pays. C’est aux environs de 18 heures qu’il a embarqué vers la Guinée à bord d’un vol commercial régulier. Toumba Diakité doit être remis à la justice de son pays afin de répondre du massacre du 28 septembre 2009 en Guinée, au cours duquel plusieurs femmes ont été violées et plusieurs opposants tués.
Cependant, Me Diop trouve la mesure illégale, puisqu’il y a une violation de la loi. Selon ses explications, l’avis rendu par la Chambre d’accusation, le 10 janvier dernier, est suspensif puisqu’il est frappé d’un recours en annulation pour excès de pouvoir. « Etant donné que l’article 73- 3 de la loi sur la Cour suprême stipule que le recours en matière d’extradition est suspensif, le décret ne pouvait pas être exécuté », précise la robe tout en indiquant que le recours a été introduit le vendredi, puisque le décret signé depuis le 10 février dernier ne lui a été notifié que jeudi passé. Face à cette situation, il pense que l‘Etat était en train d’exécuter la procédure en catimini. A son avis, l’Etat devait attendre la décision de la Cour suprême.
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Tout compte fait, l’avocat de Toumba assimile ce qui s’est passé à un enlèvement ou une expulsion. « On ne peut pas parler d’extradition », martèle-t-il. Et d’ajouter que le gouvernement a procédé de la sorte, car au-delà d’hier, il était dans l’obligation de libérer l’ex-chef des bérets rouges guinéens. Ceci, conformément à l’article 18 de la loi 71-77 qui dispose que « 30 jours après le décret, la personne est mise en liberté, sinon il serait en détention arbitraire ». Compte tenu de cette disposition légale, Me Baba Diop considère que l’Etat a choisi la voie diplomatique plutôt que de respecter la loi. Aussi, tient-il l’Etat du Sénégal responsable de tout ce qui pourrait arriver à son client.
Le 10 janvier dernier, la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar a émis un avis favorable, mais Toumba Diakité ne voulait pas retourner au bercail car il dit craindre pour sa sécurité, parce que ses accusateurs sont ceux-là qui sont au pouvoir.
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