MODE: Un mannequin voilé défile à la Fashion Week de Milan
A la Fashion Week de Milan, Halima Aden a défilé en hijab chez Alberta Ferretti et Max Mara. Alors que les défilés parisiens commencent ce mardi, on peut se demander si une marque inclura le mannequin américano-somalien à son casting.
.
La semaine dernière, la Fashion Week de Milan a pour la première fois accueilli un mannequin voilé. Le 22 février, Halima Aden, une Américano-Somalienne de 19 ans, a foulé le podium d’Alberta Ferrettien hijab et manteau noir. Deux jours plus tard, elle était chez Max Mara, toujours en manteau et hijab, beiges cette fois.
.
Bien qu’inédit, l’événement a peu retenu l’attention du public. La presse italienne a bien dressé le portrait de la jeune fille, née au Kenya dans un camp de réfugiés et résidant aujourd’hui dans le Minnesota, mais l’information a rapidement été absorbée par l’incessant tourbillon des défilés.
.
La France, terrain sensible.
.
En revanche, nul doute que si Halima Aden fait une nouvelle apparition, cette fois à Paris dans le cadre de la Fashion Week qui débute ce mardi, l’impact médiatique serait différent. Dans un pays qui revendique sa laïcité, difficile en effet de ne pas imaginer la levée de boucliers que provoquerait l’irruption dans un défilé de mode d’un signe extérieur de religion aussi controversé que le hijab.
.
Pourtant, comme l’actuelle exposition Tenue correcte exigée (aux Arts décoratifs) le démontre, la mode ne s’est-elle pas construite à coups de scandales? Ces jours-ci, l’actualité lui en sert un sur un plateau. Un directeur artistique saura-t-il s’en emparer?
.
Un message d’universalité.
.
L’essentiel dépasse toutefois largement l’enjeu financier. Avec Halima Aden, les marques qui défilent à Paris ont l’opportunité de démontrer qu’elles s’adressent à toutes les femmes, quelle que soit leur religion. « J’ignorais qu’une femme portant un hijab pouvait être mannequin, expliquait-elle au Telegraph le 15 février. Je n’ai pas grandi en voyant des femmes me ressemblant dans les magazines ou à la télé et c’est comme si je n’avais pas de place dans le monde de la mode. Je suis honorée de faire partie de ce changement. »
.
Une marque aura-t-elle envie d’accompagner cette mutation depuis la France? Contactée par L’Express Styles, l’agence IMG, qui représente Halima Aden à New York, n’a pour l’instant pas souhaiter s’avancer. Le suspense reste entier.