Paul Heckingbottom fait l’éloge d’Iliman Ndiaye : « Il joue comme s’il dansait. C’est magnifique »

Iliman Ndiaye joue comme s’il dansait. C’est magnifique » : Paul Heckingbottom, le patron de Sheffield United, ne tarit pas d’éloges sur la star sénégalaise bien que le selectionneur national, Aliou Cissé, a preferé le laisser sur le banc de touche lors de la défaite des Lions lors de leur premier match de la Coupe du monde contre les Pays-Bas.

Iliman Ndiaye a sans doute été le joueur le plus excitant du championnat cette saison et personne à Sheffield United n’a été surpris lorsque les champions d’Afrique, le Sénégal, l’ont appelé dans leur équipe pour la Coupe du monde.

Le Qatar est une nouvelle étape d’un parcours inhabituel. Un parcours qui a mené Ndiaye des cages à balles de la France urbaine à la ville d’acier du South Yorkshire, en passant par les plages de Dakar et trois années à Boreham Wood.

Le Sénégal espère que l’attaquant de 22 ans pourra combler le vide créé par la blessure de Sadio Mané lors de l’ouverture du Groupe A contre les Pays-Bas aujourd’hui.

À Bramall Lane, ils seront ravis s’il brille dans le désert. « Je pense que tout le monde sait qui il est maintenant et ce qu’il a fait », a déclaré le patron des Blades, Paul Heckingbottom, quand on lui a demandé s’il craignait l’exposition. « C’est une belle histoire. D’un point de vue personnel, j’aimerais le voir performer en Coupe du monde comme il l’a fait pour nous cette saison. »

Ndiaye est une figure extrêmement populaire à Sheffield United, où l’on plaisante sur ses capacités extrêmes et où les séances d’entraînement se transforment en crises de rire lorsqu’il réalise ses tours les plus extravagants, et où il a progressé à grands pas vers la réalisation de son potentiel cette saison. Avec neuf buts, il est le co-meilleur buteur de la division.

« Il fait des choses que vous ne pouvez pas entraîner », déclare Jack Lester, entraîneur de Sheffield United et responsable du développement des joueurs, à Sportsmail. « Il est tellement naturel, la façon dont il gère le ballon. Magnifiquement équilibré et posé ».

« Iliman m’a dit que son père jouait de la musique pendant qu’il s’entraînait quand il était enfant et cela se voit dans son jeu. Ses épaules se balancent, comme s’il dansait. Il passe les défenseurs, les met à terre avec ses mouvements du haut du corps.

« C’est un garçon adorable, toujours souriant. Très populaire. Il n’a peur de rien, c’est un dur à cuire. Fort sur le ballon et pas agréable à affronter. »

Ndiaye est né à Rouen, en France, et a signé sur les livres de Marseille à 11 ans avant que sa famille ne retourne dans son Sénégal natal où son père a continué à l’entraîner au football sur les plages et où il a rejoint ses sept sœurs pour des entraînements d’athlétisme.

Il a 14 ans et ne parle pas un mot d’anglais lorsqu’ils déménagent à Londres. Il a participé à des camps de football à Chelsea et à Reading, ainsi qu’à un cours de développement à Southampton, mais n’a reçu aucune offre de bourse d’études.

À 16 ans, il a rejoint l’académie PASE à Boreham Wood, où il a combiné son football avec des cours dans toutes sortes de métiers, y compris la maçonnerie, au Barnet and Southgate College.

« Nous avons eu beaucoup de chance », déclare le manager de l’équipe de National League, Luke Garrard, qui se souvient du jour où Ndiaye est arrivé pour un essai dans un minibus rempli d’espoirs du nord-ouest de Londres.

« Dès que nous l’avons vu, nous avons su que nous en avions un. Il a intégré notre académie d’élite et, à 16 ou 17 ans, il s’entraînait avec notre première équipe, prenant de court les professionnels chevronnés qui avaient joué en Championship et en League One. »

Ndiaye a signé un contrat à 18 ans et faisait partie de l’équipe première de Garrard lorsqu’il a inscrit un but en solo étonnant lors d’un tournoi de trois jours organisé par le PGMOL pour tester la VAR à St George’s Park.

« Il s’est attaqué à la moitié de l’équipe, faisant s’asseoir les gens d’un bout à l’autre du terrain », raconte Garrard. « Il a un don de Dieu ».

Le but est facilement disponible sur YouTube et vaut la peine d’être recherché. Ndiaye a rejoint les Rising Ballers, partageant des vidéos de son talent rare sur leurs plateformes de médias sociaux, mais la nouvelle se répandait déjà rapidement.

Bristol City l’a pris à l’essai mais a choisi de ne pas l’engager. C’est alors que Steve Holmes, le responsable du recrutement de l’académie de Sheffield United, est intervenu. Les Blades ont aimé ce qu’ils ont vu et l’ont acheté pour une somme modique.

Boreham Wood l’a perdu mais ils suivent ses progrès de près. Il est le premier diplômé de leur académie à jouer en Premier League et le premier à participer à une Coupe du monde, avec l’ailier de Huddersfield Sorba Thomas, dans l’équipe du Pays de Galles.

« Ces deux-là se ressemblent beaucoup », dit Garrard. « Tous deux très motivés et tous deux du bon côté de la fine frontière entre confiance et arrogance ».

Ndiaye a fait ses débuts à Sheffield United à Leicester en mars 2021, lors du premier match de Heckingbottom en tant qu’entraîneur intérimaire, et il s’est épanoui depuis que le manager est revenu pour prendre les rênes sur une base permanente en novembre dernier.

Le Sénégal lui a offert sa première sélection en juin, le jour où Mané a réalisé un triplé contre le Bénin. Maintenant, le jeune Blade monte sur la plus grande scène. Ceux qui le connaissent ne seront pas surpris si Ndiaye attire à nouveau l’attention.