Société
Un livre consacré à Serigne Abdou Lahad Mbacké, 3e Khalife général des mourides
By Djiby SENE
Le cinéaste sénégalais Maguette Diop vient de publier aux éditions Harmattan un ouvrage sur le 3e Khalife général des mourides intitulé ‘’’Maané, j’atteste Serigne Abdoul Ahad Mbacké’’ avec un sous-titre ‘’Comprendre le mouridisme’’.
Dans cet ouvrage de 340 pages, l’auteur met en exergue les discours et sermons du Khalife et les principales valeurs du mouridisme : ‘’la vérité, la droiture, la justice, l’équité, l’amour du prochain, la quête du savoir et sa mise en pratique ainsi que le travail’’.
Cheikh Abdoul Ahad Mbacké est né en 1914 à Diourbel. Il devient 3ème Khalife général des Mourides suite au décès, le 6 août 1968, de Serigne Fallou Mbacké. Il est rappelé à Dieu le 19 juin 1989.
Dans la préface du livre, Abdou Lahad Mbacké Ibn Serigne Moustapha Bachir rappelle que ‘’Cheikh Abdou Ahad Mbacke, était un guide spirituel et un maître soufi qui a lui-même subi une éducation rigoureuse jusqu’à devenir un guide accompli dans l’art d’éduquer et de former des générations et des générations d’hommes’’.
L’ancien Khalife général des mourides, dit-il, ‘’était doté d’une qualité rare chez les chefs spirituels, sa capacité de pouvoir transmettre dans un discours ou sermon, avec pédagogie, simplicité et charisme des enseignements de très haut niveau que tout intellectuel du Monde pourrait apprécier. C’est à travers ces enseignements qu’il délivrait avec méthodologie, qu’il pouvait ainsi toucher le cœur et l’esprit du plus grand nombre de populations’’.
Le livre de Maguette Diop ‘’vient véritablement à son heure’’. ‘’En effet, souligne-t-il, dans un Monde de crises des valeurs, de matérialisme et de course effrénée pour des intérêts dans ce bas-monde, nous avons, plus que jamais besoin de références, de modèles, d’éducateurs capables de s’adapter aux réalités de leur temps pour délivrer un message qui touche les cœurs et les esprits et rende les gens meilleurs sur tous les plans’’.
Pour lui, ‘’Cheikh Abdou Ahad était l’une de ces références’’ et ‘’de ce point de vu le livre de Maguette Diop est d’une actualité et d’une utilité incontestables’’.
Le préfacier note aussi qu’’’aucun auteur n’est mieux placé que Maguette Diop, pour écrire sur Cheikh Abdou Ahad’’, relevant : ‘’Dans les années 70 déjà, avec son ami, notre frère Cheikh Ahmadou Mbacke ibn Serigne Moustapha Bachir, il fréquentait Cheikh Abdou Ahad’’.
‘’Ces multiples rencontres ont consolidé sa curiosité pour les savoirs philosophiques et ont changé à jamais sa vie. Le niveau intellectuel de Maguette, sa soif de spiritualité et sa vie auprès d’un grand homme de Dieu doublé d’un grand penseur et qui, au-delà de son statut religieux pouvait discuter et débattre de sujets métaphysiques et philosophiques que fut Cheikh Abdou Ahad, ont largement contribué à sa solide formation’’, écrit-il.
Dans ce livre, le préfacier souligne que ‘’l’auteur n’impose pas nécessairement au lecteur de croire en Cheikh Abdou Ahad sous l’angle religieux, en tant que guide spirituel, mais il l’invite plutôt à une analyse lucide et objective afin de juger de lui-même de la pertinence de son discours’’.
Selon lui, Maguette Diop ‘’suggère donc au lecteur de regarder son texte sous le prisme intellectuel et c’est sans doute ce qui permet de mieux en profiter.
Dans une post-face, Abbas Ba écrit qu’’’en refermant cet ouvrage, je suis habité par un sentiment de plénitude, de joie intérieure, de quasi jubilation (que j’espère et souhaite communicative à tout lecteur)’’.
L’auteur, salue-t-il, ‘’a soigneusement évité de tomber dans le piège habituel de l’hagiographie, voire du dithyrambe, quand on traite de la vie d’un être d’exception dont l’épaisseur historique échappe à la narration descriptive de sa trajectoire’’.
’’Il a entendu et respecté, scrupuleusement, la volonté de son personnage hors du commun, qui a toujours souhaité, comme l’indique le titre de l’ouvrage +Maané, ou j’affirme, j’atteste+, que ces propos fussent rapportés tels quels, insusceptibles d’ajouts, de modifications, pouvant générer des interprétations tendancieuses’’, fait-il remarquer.
Selon lui, ‘’c’est que Serigne Abdou Ahad Mbacké lui-même, mû par une crainte révérencielle propre aux hommes de Dieu, est rarement présent dans ses propres discours, si ce n’est pour préciser qu’il ne s’exprime qu’ès qualité de porte-voix de Serigne Touba, fondateur de la confrérie qu’il a charge de diriger, exclusivement à son nom et pour son compte’’.
L’auteur relève-t-il, ‘’montre la forte capacité de transformation sociale, individuelle et collective dont est porteur le mouridisme ; son aptitude à façonner un citoyen armé pour participer, activement, à l’édification d’une société fonctionnant harmonieusement sur la basse des valeurs, qualités et vertus que sont : la vérité, la droiture, la justice, l’équité, l’amour du prochain, la quête du savoir et sa mise en pratique ainsi que le travail libérateur qui ennoblit l’homme’’.
Pour Abbas Ba, ce ‘’live constitue un bréviaire, un viatique puissant, face aux crises multiformes qui affectent l’humanité tout entière ; en somme, le nouvel humanisme tant espéré et attendu’’.
Au demeurant, il conclut : ‘’l’actuel khalife, le huitième (3e depuis l’accession des petits fils à cette éminente charge), en l’occurrence Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, s’inscrit parfaitement dans cette dynamique visant à perpétuer le legs précieux s’incarnant dans le message messianique de Khadimou Rassoulilahi’’.
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