Une explosion de la masse salariale et des dépenses record pour répondre aux revendications syndicales

Dans un entretien récent avec Le Soleil, le ministre Olivier Boucal a révélé que l’État a consacré près de 247 milliards de FCFA sur la période 2022-2025 pour satisfaire les revendications des syndicats de l’administration publique. Ce montant, qui se décompose selon plusieurs secteurs stratégiques, illustre l’ampleur des concessions faites dans un contexte de forte pression syndicale.
Des dépenses sectorisées pour une prise en charge globale
Selon le ministre, le budget alloué se répartit de la manière suivante :
• Éducation : 157,8 milliards FCFA
• Santé : 19,2 milliards FCFA
• Administration générale : 26,5 milliards FCFA
• Forces de Défense et Sécurité : 20,3 milliards FCFA
• Hausse des cotisations sociales : 13,8 milliards FCFA
• Défiscalisation de l’indemnité de logement pour les enseignants : 9,6 milliards FCFA
Au total, ces mesures représentent 247,6 milliards FCFA, et une nouvelle demande, encore en cours d’évaluation, concernerait 16 milliards FCFA pour une indemnité de logement destinée aux agents de l’État, touchant ainsi environ 7 % des effectifs.
Un contexte de transformation de la Fonction publique
Les chiffres présentés dans le rapport témoignent d’une augmentation significative de la masse salariale au sein de la Fonction publique. Au 31 décembre 2024, le nombre d’agents s’élevait à 183 693, avec une masse salariale totale de 1 420,36 milliards FCFA. Ces données font écho aux conclusions de la Cour des comptes, qui avait relevé une progression de la masse salariale de l’État, passant de 744,96 milliards FCFA en 2019 à 1 303,50 milliards FCFA en 2023, soit une augmentation de près de 75 %.
Une rencontre tripartite pour apaiser les tensions
Ce jeudi 27 février 2025, le Grand Théâtre accueillera une rencontre tripartite rassemblant les organisations syndicales, les organisations d’employeurs et le gouvernement. Ce dialogue, dans un contexte de revendications persistantes, vise à instaurer un climat de confiance et à définir les modalités de gestion des dépenses publiques dans un secteur en pleine mutation.
L’entretien avec le ministre Boucal met en lumière non seulement les défis budgétaires actuels, mais également les enjeux de modernisation et de redéploiement des ressources au sein de la Fonction publique sénégalaise. Les discussions qui se tiendront aujourd’hui devraient permettre d’établir des priorités claires afin de répondre aux demandes légitimes des agents tout en assurant la viabilité des finances publiques.