Actualité Politique

​Khalifa Sall, l’homme politique à liquider avant 2019 

« Selon que vous serez puissant ou misérable les jugements de cour vous rendrons noir ou blanc », disait l’écrivain et l’artiste  Jean de la Fontaine (1621-1695). Autant ces propos paraissent être une vérité irréfutable si l’on se réfère au contexte politique actuel du Sénégal, autant il importe de souligner que la machine politique est sans états d’âme. Elle n’est mise en marche que pour veiller vaille que vaille à la protection des intérêts d’une personne ou d’un groupe bien déterminé.

.

Ainsi, éviter les subterfuges politiques masqués par des artifices juridiques pour préserver des acquis démocratiques est un argument mieux fondé mais inutile devant la promotion des ambitions débordantes et de la protection des intérêts personnels des grands politiques. La politique n’est pas un jeu d’enfant de cœur. Pour le philosophe Machiavel (1469-1527),  ‘’En politique le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal’’. 

.

À notre avis, on  croit que Khalifa Sall, le tombeur de Pape Diop à la mairie de Dakar, sous le magistère d’Abdoulaye Wade en 2009 et qui a infligé une cinglante défaite à l’ancienne Première ministre Aminata Touré à Grand-Yoff aux élections locales de 2012, arrêté le 7mars 2017 dans l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar a peu de chance pour échapper à la volonté de l’Etat de se débarrasser d’une telle force dissidente. Politiquement Khalifa Sall pèse lourd et il semble être moralement bien outillé pour faire face à l’adversité politique par le refus catégorique qu’il oppose à la négociation de sa libération.

.

« Jamais je ne me suis dérobé. Jamais je n’ai eu à différer un combat ou à me réfugier derrière des artifices juridictionnels ou à utiliser les armes du pouvoir pour triompher de mes adversaires politiques », déclare-t-il à la fin de son procès, ouvert le 23 janvier à Dakar.  L’Etat est conscient de l’enjeu de ce procès et des conséquences politiques désastreuses que cela engendrait pour le camp présidentiel, si le tribunal acquitte le maire de Dakar Khalifa Sall  à quelques mois de l’élection présidentielle de 2019. 

.

Pour dire vrai, c’est le scenario le moins probable qui puisse se produire dans  l’affaire de la caisse d’avance qui n’est rien d’autre que des manœuvres politiques visant à mettre des bâtons sur les roues d’un potentiel adversaire politique. Si l’on se réfère au conseiller du président de la République Mbaye Ndiaye : « Le problème de Khalifa Sall pourrait être réglé s’il avait accepté d’être avec nous. Il a refusé de se ranger. Tous les maires de Dakar étaient dans le même parti que le président de la République. La caisse d’avance existe bien. Il y a aussi le problème du Parti socialiste qui est venu l’enfoncer dans le trou ».

.

Par quelque bout que l’on prenne, le témoignage de l’ancien ministre de l’Intérieure Mbaye Ndiaye est édifiant et ne souffre d’aucune ambiguïté : il ne croit pas au fondement juridique du procès de Khalifa Sall. Ainsi, il convient de noter que même s’il ne fait que conforter la position de l’opposition significative, le Parti démocratique sénégalais (PDS), Manko Taxawu Sénégal qui regroupe le Rewmi d’Idrissa Séck et l’aile dure du Parti socialiste (PS), son témoignage devant le tribunal a une portée symbolique dans la bataille de l’opinion publique du procès maire de Dakar Khalifa Sall qui a soufflé, le 5 mars dernier,  sa première bougie dans le milieu carcéral. Mais cela sera loin d’etre suffisant pour empêcher à la majorité de la mouvance présidentielle d’applaudir avec les deux mains dès que le délibéré de la cour, prévue le 31 mars 2018, sera défavorable à Khalifa Sall. 

.

DJIBY SENE / Journaliste – Blogueur

Partagez la bonne info avec vos amis

Journaliste et Blogueur, Fondateur du Blog de la Jeunesse Consciente.
Follow Me:

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *