El Hadj Abdou Aziz Sy Dabakh, l’incarnation parfaite d’un homme de Dieu
Le Sénégal ne cessera jamais de le pleurer. Pour cause, El Hadj Abdou Aziz Sy Dabakh a marqué d’une pierre blanche son existence par ses qualités qui ne se comptaient pas sur les doigts d’une main et sa dimension spirituelle sans commune mesure. Portrait de celui que le Sénégal appelait « Dabakh ».
Né en 1904 El Hadj Abdou Aziz Sy était le quatrième fils de Seydi El Hadj Malick Sy (RTA) et de Sokhna Safiétou Niang Arame Mbonko. Dés son tendre enfance Dabakh fut confié à Serigne Hady Touré auprès de qui il apprend et maîtrise le Coran entre Fass Touré et Diacksao.
Eminent érudit doublé d’un fin lettré, El Hadj Abdou Aziz était la parfaite incarnation de la sagesse et du savoir. De son vivant, Dabakh constituait une référence non seulement pour tous les musulmans du pays, mais également pour toute la communauté religieuse sénégalaise dans toute sa diversité et sa complexité. Ayant grandi sous l’ombre de son illustre grand frère Serigne Babacar Sy dont il a été l’homme de confiance, Dabakh a toujours défendu avec énergie et dévouement les recommandations d’Allah et de son prophète Muhammad (Psl).
Porté à la tête de la confrérie Tidiane le dimanche 31 mars 1957, Dabakh eut la lourde charge de conduire aux destinées de la Tarikha Tidiane suite aux disparitions successives de Seydi Aboubacar Sy et de Seydi Mouhammadou Mansour Sy (décédé trois jours après Serigne Babacar). Une épreuve terrible pour cet homme alors âgé de 53 ans qui se voyait ainsi confier les rênes de la plus grande confrérie d’Afrique. 40 ans de Khalifat durant lesquelles Serigne Abdou Aziz Sy a posé les bases de la dimension universelle de la Tarikha Tidiane qui compte à ce jour près de centaines de millions d’adeptes disséminés dans les cinq continents.
Apôtre de la paix il a su prôner l’unité dans les différentes familles religieuses du Sénégal. Au-delà de la communauté musulmane, Dabakh incarnait à merveille dialogue islamo chrétien en atteste son amitié avec le défunt Cardinal Hyacinthe Thiandoum. Parallèlement, ses interventions allaient jusque dans l’espace politique où Dabakh usait de son influence pour jouer le rôle de catalyseur à l’occasion de certains évènements importants de la vie politique comme les élections présidentielles où lorsque l’intégrité du territoire était menacée.
Ce qui ne l’empêchait pas d’être à équidistance des leaders politiques et de les rappeler à l’ordre à chaque fois que l’occasion se présentait. Sa remarquable disponibilité renseignait sur le sens élevé du patriotisme chez ce chef religieux dont l’amour incommensurable pour son pays était connu de tous. Hors de nos frontières, Dabakh a également tissé d’excellentes relations avec les autres communautés musulmanes comme l’Arabie Saoudite et le Maroc où on l’appelait affectueusement « Moulaye Abdel Aziz ». qui justifie sa grande amitié avec le défunt Roi du Maroc, Hassan II en compagnie duquel il a inauguré la Grande Mosquée de Dakar, le 27 mars 1964. Chantre de la paix et de l’union ce a toujours pris son bâton de pèlerin pour éteindre les foyers de tension au Sénégal et même hors de nos frontières.
Son attachement viscéral à la paix et à la concorde se vérifiait à chacune de ses sorties à travers les médias où il profitait de l’occasion pour prêcher la bonne parole. Ses actes de bienfaisance et ses œuvres de charité illustraient à merveille sa générosité sans nulle autre pareille, en atteste la fondation qui porte actuellement son nom et qui perpétue Toutes ces vertus et qualités se retrouvaient en cet homme de Dieu qui était l’exemple du guide religieux achevé.
Douze ans après cette disparition qui est toujours restée en travers la gorge des sénégalais, le peuple dans sa totalité continue toujours de pleurer l’Homme qui de son vivant mettait tout le monde d’accord sur sa dimension spirituelle à nulle autre pareille.
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