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Idy-Sonko, le face à face à hauts risques de Macky Sall

Idrissa Seck et Ousmane Sonko candidats clés à la présidentielle de février 2019, les deux opposants semblent être bien partis, l’ambition et la détermination affichées, pour arracher à Macky Sall le fauteuil présidentiel.

Les deux candidats, Idrissa Seck et Ousmane Sonko, n’ont pas le même parcours politique encore moins le même vécu mais ils partagent quelque chose en commun : le rêve de se débarrasser de Macky Sall le soir du 24 février. Avec la baisse de son électorat à la dernière élection présidentielle (7,86 % en 2012), beaucoup de Sénégalais parmi lesquels certains acteurs et analystes politiques voyaient déjà Idrissa Seck, l’ex premier Ministre de Abdoulaye Wade comme un homme politique hors-jeu, brandissant la chute de sa cte de popularité comme argument pour signer sa fin de carrière.

Le souteneur de Macky Sall au second tour de l’élection présidentielle de 2012, prend les devants. Idrissa Seck claque très tôt la porte de la coalition ” Benno Bokk Yaakaar”, qui a porté Macky Sall à la tête du pays, par un rappel des troupes de Rewmi dans le nouveau gouvernement. La fin de l’Etat de grâce de la bande à Dethié Fall sonne. Rewmi retourne dans le “maquis”.

Ainsi, Idrissa Seck pose son premier acte de dissidence contre le régime de Macky Sall. Mais l’euphorie de la victoire écrasante du patron des “aperistes”, élu avec 65 % des voix, a trompé la vigilance des caciques du nouveau régime. Aucun regret n’est exprimé par le nouvel héritier du fauteuil présidentiel. Donc, rien n’a signalé (RAS). Idrissa Seck est désarmé, l’un de ses fidèles lieutenants, Oumar Gueye, actuel ministre de la Pêche refuse de quitter le navire de Macky Sall, non sans compter, une vague de démissions qui suivra cette période de mauvaise impasse. Omar Sarr, Pape Diouf, Thierno Bocoum abandonne la “Maison Orange”.

Idy résiste et déroule en sourdines son programme politique sous l’indifférence totale du président de la République Macky Sall, qui semblait à l’époque être beaucoup plus intéressé par l’activation de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). Mais les subterfuges juridiques font partie du jeu politique. Aucun détail n’est à négliger devant l’adversaire.

Ainsi, Karim Wade qui sera désigné candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS) est poursuivi par l’Etat, et condamné à sept ans de prison ferme par la CREI qui l’a presque dépouillé de tous ses biens. Le camp présidentiel applaudit avec les deux mains. Il vient de se débarrasser d’une grosse épine : un potentiel adversaire à la prochaine élection présidentielle, qui peut compter sur ses nombreux mouvements de soutien et surtout sur un appareil politique bien implanté dans toute l’étendue du territoire, est juridiquement neutralisé.

A chacun son tour chez le coiffeur, l’ex maire de la capitale sénégalaise, Khalifa Sall, connu par ses belles prouesses électorales, butte sur l’affaire de la caisse d’avance. Le procureur de la République Bassirou Gueye veut sa tête. Idy s’insurge contre ce qu’il qualifie d’une cabale politique orchestrée contre l’ex de Dakar, visant à liquider un potentiel adversaire politique. Il se rapproche de Khalifa Sall.

Ainsi, une nouvelle alliance politique prend naissance : Manko Takhawou Sénégal qui sera dirigée par Khalifa Sall aux élections législatives de juillet 2017. Conscient des nombreuses défections au sein de son parti Rewmi, Idrissa Seck joue la carte de la coalition en laissant la main à Khalifa Sall. Mais avec les chances très réduites du maire de Dakar, qui estime être victime d’un complot politique, d’être acquitté par le tribunal, Idy s’affirme de plus en plus comme le leader de cette coalition. « En vérité, le Président de la république du Sénégal pour des raisons qui lui sont propres m’a taillé un destin présidentiel. Cette peur qui ne le quitte plus a déclenché dans son microcosme une hystérie collective qui fait de ma liquidation politique une priorité », déclare Khalifa Sall.

Idrissa Seck déroule tranquillement sa feuille de route. Avec une stratégie de communication particulière, il répond par le silence aux tirs groupés des partisans de Macky Sall. Il ne cherche qu’un seul interlocuteur Macky Sall qu’il a réussi à pousser à la réplique sur le dossier des accords gaziers signés, vendredi 9 février à Nouakchott, avec la Mauritanie. Il accule le chef de l’État et exige la publication des accords en faisant un clin d’œil à son ancien mentor Abdoulaye Wade. « Si vous prenez le cas du président Abdoulaye Wade, aujourd’hui l’Afrique et le Sénégal sont privés de son talent diplomatique et de son envergure ainsi que de toute sa flamboyance. Aujourd’hui, ni l’Union africaine, ni la Cedeao, ni l’Uemoa, ni l’Onu ne font appel à lui du seul fait du traitement que lui réserve Macky Sall. Je trouve cela indigne », se désole-t-il.

Aujourd’hui, Idrissa Seck s’impose comme l’adversaire le plus sérieux de Macky Sall à la prochaine élection présidentielle. Il a une base politique qui lui reste fidèle malgré les nombreux manœuvres politiques visant à l’arracher dans le cœur de la population de la capitale régionale du rail. Et avec le soutien des nombreux candidats recalés à la présidentielle de février 2019, non sans compter, du probable soutien de l’ex maire de Dakar, Khalifa Sall, la candidature de Idrissa Seck est devenue une patate chaude entre les mains du candidat sortant, Macky Sall.

Ousmane Sonko, la Vedette de la présidentielle

Etoile montante de l’élite politique sénégalaise, Ousmane Sonko semble avoir l’aura et le potentiel requis pour affronter le candidat sortant, Macky Sall à la présidentielle de février 2019. Avec une nouvelle approche dans le landerneau politique sénégalais, le candidat de la coalition “Sonko Président” sera, à coup sûr, l’une des vedettes de ces prochaines joutes électorales, qui peut faire mouche à tous les coups au camp adverse.

Qui pour arracher à Macky Sall le fauteuil présidentiel le soir du 24 février, Ousmane Sonko? Dès le 2 février, le coup sifflet de la bataille électorale, qui opposera Macky Sall, candidat à sa propre succession, aux challengers de l’opposition sénégalaise sera donné. Difficile de dire, qui est mieux placé, parmi eux, pour raviver la vedette à l’actuel locataire du palais de la République. Mais on ne peut pas nier l’évidence. La montée en puissance du leader des patriotes, Ousmane Sonko ne laisse pas pantois les responsables et partisans de la mouvance présidentielle. Renforcé par ses nouvelles alliances électorales et surfant sur un soutien inconditionnel d’une bonne partie de la jeunesse sénégalaise, la candidature de Ousmane Sonko suscite un engouement populaire et des réactions intempestives du camp présidentiel, laissant paraître les signaux d’une peur bleue.

Déterminé, à chacun sa stratégie et sa vision. Aux tirs groupés “des plumes alliées”( Madiambal Ndiagne & Cheikh Yerim Seck) au candidat Macky Sall, Sonko semble être blindé par un arsenal médiatique des temps modernes: Facebook, Twitter et Watshapp etc. Attaqué à tort ou raison, le plus jeune candidat déclaré à la présidentielle sénégalaise, Ousmane Sonko a le vent en poupe. Ce dernier se distingue par une nouvelle offre politique, qu’il a proposé aux sénégalais dans son livre programmatique “Solutions”. Loin des accointances avec les réseaux de la France-Afrique, le nouveau “phénomène” du champ politique sénégalais avance sans masque. Ousmane Sonko ne cache pas sa volonté de privilégier l’expertise nationale à celle des puissances étrangères dans la gestion du pays. L’expert fiscal est allé même plus loin, en promettant de débarrasser le Sénégal de la monnaie coloniale (franc CFA) et une renégociation de tous les accords pétroliers et gaziers.

L’offensive politico-médiatique orchestrée par le camp présidentiel ne l’ébranle pas. A la place des attaques, Ousmane Sonko reste zen, se contentant d’un cinglant démenti des principaux témoins de toutes les accusations portées contre lui. L’exemple de l’affaire des 117 milliards de francs FCFA, qui lui aurait été payés par l’entreprise Tullow Oil plc, en est une parfaite illustration. La réponse de cette entreprise est venue balayer d’un revers de main cette tentative de ternir son image. C’est dans ce contexte que le fameux analyste politique, Babacar Justin Ndiaye a pris le soin d’attirer l’attention des détracteurs du leader des patriotes. “S’il (Sonko) est attaqué, il tient le haut du pavée. S’il attaque, il tient le haut du pavée. Ses adversaires doivent faire attention parce qu’ils sont entrain de le propulser au-devant de la scène”, a-t-il fait observer.

Face aux candidats de l’opposition, Macky Sall aura, parmi eux, un jeune énarque dopé par le soutien du bas peuple, surfant sur les vagues d’une nouvelle offre politique et promouvant une gestion orthodoxe des biens publics, Ousmane Sonko, qui croit à ses chances de lui infliger sa première défaite électorale pour insuffler une nouvelle dynamique aux orientations économiques du pays. Ainsi, le combat politique de l’élection présidentielle sénégalaise annonce un duel de briscards inéluctable entre ses deux hommes, qui ne sont d’accord que sur leurs désaccords, après la bénédiction (validation) de leurs candidatures par le Conseil constitutionnel. Toutefois,il convient de noter que dans une démocratie digne de ce nom le dernier mot, dans toute élection présidentielle, appartient au peuple qui a le privilège d’élire son président.

DJIBY SENE JOURNALISTE BLOGUEUR

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Journaliste et Blogueur, Fondateur du Blog de la Jeunesse Consciente.
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