Le verdict de la Cour de justice de la CEDEAO sur l’affaire Khalifa Sall fait la Une des quotidiens
Le verdict de la Cour de justice de la CEDEAO dans l’affaire Khalifa Sall, du nom de l’actuel maire de Dakar, condamné le 30 mars dernier à 5 ans de prison pour détournement de deniers publics, est le sujet le plus en exergue dans la livraison du week-end des journaux.
« A l’audience ordinaire tenue à son siège à Abuja (Nigéria), hier vendredi 29 juin 2018, la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest a donné raison au maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall », avance le quotidien L’As.
M. Sall, condamné dans l’affaire dite de la « caisse d’avance » de la mairie de Dakar, « a été blanchi par la Cour de justice de la CEDEAO », la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, affirme Sud Quotidien.
Les juges de la juridiction ouest-africaine, saisis par les avocats de l’édile, « ont reconnu plusieurs violations des droits de l’accusé dans le procès », relève ce journal.
Selon Vox Populi, la Cour de justice de la CEDEAO estime que « les droits à un procès équitable, à la présomption d’innocence, à l’assistance d’un conseil du maire de Dakar, Khalifa Sall, et ses codétenus, ont été violés ».
S’y ajoute que la détention de Khalifa Sall, « entre la date de la proclamation des résultats des élections législatives par le Conseil constitutionnel et celle de la levée de l’immunité parlementaire, est arbitraire », ajoute Vox Populi, citant les juges de la CEDEAO.
« Khalifa crie victoire », affiche le quotidien Enquête. « Dans sa décision rendue hier, écrit le journal, la Cour de justice de la CEDEAO estime que l’édile de la capitale aurait dû être libéré dès qu’il a été élu député à l’Assemblée nationale ».
Aussi les conseils du maire de Dakar demandent-ils à l’Etat de « respecter la décision de la CEDEAO et de libérer immédiatement leur client », selon L’Observateur.
Or, non seulement l’Etat « refuse d’entrer dans le fond du débat soulevé par la décision de la Cédéao qualifiant d’arbitraire la détention du maire de Dakar » mais en plus il « peaufine une stratégie dimanche », annonce le même journal.
Il cite le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, selon qui le verdict de la Cour de justice communautaire « ne remet pas en cause la détention de Khalifa Sall ».
Le même argument est reconduit à sa Une par le quotidien national Le Soleil, citant une déclaration du gouvernement, selon laquelle la décision de la CEDEO « ne remet nullement en cause l’autorité de la chose jugée qui s’attache aux décisions rendues par le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar le 02 février 2018 sur les exceptions et le 30 mars 2018 sur le fond ainsi que celles prononcées par la Chambre d’accusation et la Cour suprême ».
Ce qui fait dire au journal Le Quotidien que si l’on en croit les avocats de l’Etat, la décision de la Cour de justice de la CEDEAO « ne va pas impacter le reste de la procédure ».
« La victoire de Khalifa Sall devant l’Etat du Sénégal à la Cour de justice de la CEDEAO ne lui permet pas de sortir de prison », tranche Libération, citant un des avocats de l’Etat, le bâtonnier Moussa Félix Sow.
« A une semaine du procès en appel de Khalifa Sall, la Cour de justice de la CEDEAO condamne l’Etat du Sénégal à payer 35 millions de francs CFA au maire de Dakar et à ses collaborateurs en prison. C’est à titre de réparation du préjudice né de la violation de ses droits », note Walfquotidien. Vox Populi également signale que l’Etat a été « condamné à payer 35 millions au maire de Dakar à titre de réparation ».
Bk – APS