MRA: L’édifice de Wade, dédié à la mémoire africaine, impressionne ses visiteurs

Reportage – Au fur et à mesure de la matinée, beaucoup d’hommes et de femmes, parfois accompagnés de leurs enfants arpentent les longues marches du monument de la Renaissance africaine, qui surplombe la cote de Dakar.

Structure monumentale en bronze sur la deuxième colline des Mamelles inaugurée en 2010, voulue par le président Wade et construit par la Corée du Nord, le monument impressionne ses nombreux visiteurs par son gigantisme et sa belle statue.

De teint clair, le visage épanoui, les yeux rivés sur la mer et les bras croisés, Mbaye Ndao se porte à merveille et semble bien profiter du vent frais qui souffle sur l’esplanade du monument. Debout, le jeune étudiant de l’institut Hautes études de coaching et de management (HECM) de Dakar constate ‘’avec beaucoup d’enthousiasmes’’ que les sénégalais viennent visiter l’édifice.

‘’Je trouve formidable que les sénégalais, surtout les jeunes fréquentent maintenant le monument. Car cela prouve qu’ils ont refusé de se laisser emporter par la polémique de ceux qui voulaient nous faire croire que le monument est une œuvre franc-maçonnique’’, entonne-t-il, pointant du petit doigt le message de l’ex-président Abdoulaye Wade à la jeunesse africaine, visible sur une plaque gravée sur le monument, juste à quelques mètres de la porte d’entrée. ‘‘Jeune d’Afrique et de la diaspora, si un jour tes pas te mènent aux pieds de ce monument, pense à tous qui ont sacrifié leur liberté ou leur vie pour la Renaissance de l’Afrique’’, peut-on lire, en y jetant un petit regard.

‘’Nous devons être fiers d’avoir un tel monument dans notre pays parce qu’il permet d’attirer les touristes et montre que nous sommes capables de bâtir notre pays si nous le souhaitons’’, dit Mbaye, en référence à la statue du monument qui symbolise ‘’l’Afrique tournée vers l’avenir’’. A 28 ans, ce jeune étudiant originaire de Kaolack qui se dit ‘’panafricaniste’’ estime que ‘’l’avenir de l’Afrique n’est pas noir comme le peint certains activistes’’. Loin des tirs-groupés des opposants et certains journalistes sur Wade et son régime d’alors, le monument de la renaissance s’est désormais taillé une place dans le cœur de beaucoup de sénégalais. ‘’Les gens n’attendent plus le week-end pour venir visiter le monument, surtout avant la fin des grandes vacances.’’, souligne-t-il.

‘’Si les étrangers quittent leurs pays et paient cher pour venir visiter nos sites touristiques, pourquoi ne devrait-on pas le faire ?’’, s’interroge-t-il. Une question bien comprise par Mariama Cissé et Néné Keita. Ce samedi matin, ces deux amis, à la fois émue et séduite par ce gigantesque édifice, parlent à cœur ouvert de leurs impressions à la fin de leur visite.

‘’J’habite à Kaolack mais je suis à Dakar chez mon oncle depuis le début des vacances. C’est pourquoi j’en ai profité pour venir visiter le monument’’, déclare Mariam Cissé, élève en classe de première.

De teint éclatant, les cheveux bien peignés, le visage gaie et l’air sympathique, la jeune écolière se dit ‘’impressionnée par la belle statue’’ qui frappent l’œil des passants de la route des mamelles. Accompagnée de son amie Néné Keita, Mariama Cissé ne cache pas sa ‘’satisfaction’’ et ‘’fière d’être là’’, conseille ‘’vivement à ses amis et surtout à ses camarades de classe à venir découvrir cet édifice’’.

Pour elle, sa décision est déjà prise. Elle souhaite y revenir pendant les congés au cours de l’année scolaire pour revisiter ce monument qu’elle estime être ‘’exceptionnel’’ et ‘’une fierté pour tous les africains’’. ‘’Je compte bien y revenir pour mieux visiter ce lieu magnifique et pleins de souvenirs de l’histoire de l’Afrique’’, déclare-t-elle.

Néné Keita, elle aussi venue visiter le monument pour la première fois, fait part de son rêve qui vient de se réaliser. ‘’Je le voyais qu’à la télé mais aujourd’hui j’ai la chance de le visiter comme je l’ai toujours rêvé’’, souligne-t-elle, affichant la mine des grands jours.

La mine bien soignée, affichant un petit sourire aux lèvres comme beaucoup de visiteurs croisés sur l’esplanade du monument, elle s’extasie devant la vue imprenable qu’offre le monument sur Ouakam et la mer. ‘’C’est vraiment l’un des meilleurs endroits de Dakar où l’on peut avoir une belle vue sur la capitale sénégalaise !’’, s’exclame-t-elle.

La jeune fille ne se voile pas la face. Néné Keita est tombée sous le charme du monument. ‘’Pour dire vrai, c’est la première fois que j’ai mis les pieds ici mais je trouve que c’est formidable d’être là parce que c’est un endroit magnifique’’, déclare-t-il.
La mine accueillante et l’allure imposante, elle arpente les longues marches du monument à pas lents. S’il y a des personnes convaincues de la pertinence de construire de grands édifices au Sénégal Néné Keita en est une. ‘’Il est très important de visiter ces genres de site parce qu’il vous rend fier de votre pays et de ce que vous êtes’’, lâche-t-il, au sortir d’une visite qui l’a mené au quinzième étages du monument.

Haut de ses 52 mètres, réalisés en bronze et cuivre à Ouakam, une commune d’arrondissement de Dakar, le monument présente un homme, enlaçant sa femme et tenant son enfant sur un bras. Torse nu, il porte sur son bras gauche un enfant tout en enveloppant de l’autre, une femme. On y accède par un grand escalier de 198 marches. Inauguré en 2010, « L’homme, la femme et leur enfant feront face au soleil, symbolisant l’ouverture du continent au reste du monde. C’est une force de propulsion et d’attraction dans la grandeur, la stabilité et la pérennité de l’Afrique », expliquait le président Wade.

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