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Sénégal – France-Macky Sall : « Nous sommes dans l’esprit d’un vrai partenariat »

Pour mesurer l’importance de ce voyage du président sénégalais Macky Sall en France, il y a lieu de préciser qu’il s’agit de la première visite d’Etat d’un président sénégalais depuis le déplacement d’Abdou Diouf en 1992. Au menu, des visites économiques comme à Reichshoffen, près de Strasbourg, à l’usine d’Alstom, partie prenante dans le Train express régional (TER), « plus grand projet du Sénégal depuis l’indépendance, des visites culturelles, notamment au musée du quai Branly, des entretiens politiques bien sûr avec le président français François Hollande mais aussi avec diverses personnalités de régions françaises.

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Le Point Afrique : une visite d’Etat, pourquoi, et pourquoi maintenant ?

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Le président Macky Sall : La visite d’Etat a été à l’initiative de la France et du président François Hollande. Et en la matière, c’est le pays qui accueille qui décide du niveau qu’il donne à une visite. La visite d’Etat est de celui qui est le plus élevé. Entre la France et le Sénégal, c’est une longue et belle histoire malgré certaines vicissitudes. Nous avons vraiment une relation particulière et le président Hollande a voulu à travers cette invitation magnifier cette relation bilatérale mais aussi nous projeter vers l’avenir au regard des défis que nous partageons : sur la sécurité, la question des migrations, le développement de l’Afrique, l’aide publique au développement, sur la démocratie… et aussi sur bien des sujets d’actualité où nous avons une vision commune.

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Qu’est-ce que la France fait pour le Sénégal sur ces thématiques que vous venez d’aborder, ou qu’est-ce que le Sénégal attend de la France sur ces questions ?

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Dans nos relations avec la France, nous avons dépassé le niveau de la relation univoque de pays donateur à pays recevant de l’aide. Nous sommes dans l’esprit d’un vrai partenariat. La France est évidemment un pays qui a une position privilégiée au Sénégal comme en Afrique au regard de l’histoire. C’est aussi un pays ami du Sénégal. Il a toujours été à nos côtés dans les moments difficiles.

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Cela dit, ce que j’attends, c’est le développement de ce partenariat à travers les entreprises, l’investissement mais aussi le transfert de technologie et les facilités que nous pouvons obtenir d’elle ou de l’Union européenne et de la communauté internationale pour le développement du Sénégal et de l’Afrique.

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C’est dans ce contexte qu’il faut situer aujourd’hui le projet commun que nous avons aujourd’hui de construire un train électrique express avec essentiellement des entreprises françaises sélectionnées, plus des entreprises turques et sénégalaises, après un long processus d’appel d’offres. Mais le plus important restera le transfert de technologie, l’accompagnement dans cette nouvelle dynamique de modernité de notre pays dans un partenariat gagnant-gagnant.

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Comment s’est positionné la France par rapport au Plan Sénégal Emergent ? Qu’y a-t-elle apporté ? Comment elle l’a soutenu ?

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La France a été très engagée dès sa présentation au groupe consultatif en février 2014.  Depuis cette date, elle a accompagné le PSE à travers la coopération bilatérale, l’aide publique et surtout à travers l’accompagnement sous forme de prêts concessionnels. Elle est très présente dans cette première phase, notamment dans la question de l’alimentation en eau potable de Dakar, dans le financement de l’usine de Keur Momar Sarr (KMS III) pour sécuriser l’approvisionnement de l’eau potable à Dakar, avec le Japon qui a fait un très grand geste pour le dessalement de l’eau de mer. Elle est très présente sur le projet de TER (Train express régional) au financement duquel elle a participé à travers un financement de plus de 200 millions d’euros de prêts concessionnels. Bref, sans entrer dans le détail de nombreux chiffres qui seraient tous plus signifiants les uns que les autres, je peux vous dire que la France est très engagée dans le Plan Sénégal Emergent.

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Que dit le projet de Train Express Régional (TER), le plus grand projet du Sénégal depuis l’indépendance, de la République du Sénégal selon le président Macky Sall ?

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Le TER, c’est d’abord une ambition, celle de vivre à la hauteur de ce qui se fait de mieux dans le monde. L’Afrique n’a pas vocation à trainer son retard éternellement. Nous pouvons faire des sauts de technologie. Nous l’avons fait dans le numérique par exemple. Sur le chemin de fer, nous avons fait le choix et le pari d’épouser ce qu’il y a de plus moderne dans le monde. Donc le TER, c’est ce souci de nous projeter vers l’avenir mais aussi  de désengorger Dakar qui représente seulement 0,3% du territoire national mais enregistre 66% de l’activité économique du pays avec 25% de la population sénégalaise.

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Nous avons de gros problèmes de mobilité avec, rien que pour la région de Dakar, près de 40 000 nouvelles immatriculations de voitures. Donc, il falait trouver un système de transport de masse qui ne pollue pas car nous nous préoccupons du changement climatique. Le TER est apparu comme une solution pour relier Dakar à son nouvel aéroport international en passant par le pôle de Diamnadio desservant ainsi une bonne partie de la banlieue de Dakar. Donc, il va être un train pour l’aéroport mais aussi pour la banlieue et le nouveau pôle urbain de Diamnadio où certains ministères vont être transférés, certaines universités aussi, bref une grande partie des activités de Dakar pour désengorger la presqu’île de Dakar.

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Donc, le TER, c’est un moyen de transport fiable qui assure la sécurité, le confort mais aussi la rapidité du transport des passagers. Il peut rouler jusqu’à 160 km/h et transporter quelque 115 000 passagers par jour.  Il est vraiment adapté au contexte sénégalais.

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Journaliste et Blogueur, Fondateur du Blog de la Jeunesse Consciente.
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