🔴Débâcle de BBY à Diourbel : Le cas de Keur Baye Laye
Le séisme causé par la réélection de Malick Fall à la mairie de Diourbel et son corollaire la bérézina des troupes de BBY n’a pas fini de livrer tous ses enseignements. Si d’aucuns y voient la fidélité des populations à l’équipe gagnante, d’autres évoquent sa proximité et ses actions dans le long terme, d’autres encore le bon casting effectué par la coalition Wallou et l’expérimenté Khadim Gueye ancien ministre sous Wade, président sortant du conseil départemental et candidat à un autre mandat, dans le choix des hommes.
L’esprit revanchard des Baol Baol prêts à prendre cause pour celui qu’ils assimilent – à tort ou à raison – comme la victime contre ses bourreaux aux moyens et aux ambitions démesurées est aussi évoqué. Le vote, surtout pour des élections communales, n’est-il pas aussi, pour une forte part, affectif et assujetti aux spécificités locales?
Le cas du centre de Keur Baye de Diourbel en est une illustration. Le quartier éponyme est limitrophe au quartier Keur Cheikh Ibra Fall, « bastion » supposé du ministre Dame DIOP ; Il était aussi considéré comme le fief de Saer Diop, directeur de l’AEME et directeur de campagne de Dame DIOP et avait en plus une tradition de vote conservateur voire pro-pouvoir. En face, il y avait Wallou regroupant les caciques du PDS, les inconditionnels du maire et en coalition avec le très actif mouvement citoyen, Wallu Ndiareme, dont le coordonnateur, Amsatou Fall était le mandataire, coordonnateur du comité électoral dans cette zone, et candidat investi sur la liste départementale. Pour un œil non averti, les jeux semblaient déjà faits en faveur des premiers. C’était mal connaitre le travail de sape abattu de longue haleine par ces jeunes et femmes sans tambours ni trompettes, laissant les oripeaux à leurs adversaires. Bien leur en pris, les résultats désormais officiels du centre de vote attribuent 65% des votes à la coalition Wallou contre 31% à BBY. Cette tendance maintenue dans d’autres centres de votes de la commune, a valu à l’équipe du maire sortant sa réélection. Elle marque également une véritable recomposition politique avec l’émergence de jeunes leaders à l’ancrage affirmé à côté de la vieille garde.
Toutefois, il est aussi possible, pour les perdants, de faire leur, l’adage cher aux anglo-saxons et qu’aimait rappeler J Séguela : « on ne gagne pas une élection, c’est son adversaire qui la perd». D’où la nécessité d’une évaluation sans complaisance de la campagne comme des résultats. Les législatives arrivent à grands pas et l’heure est déjà aux grandes manœuvres. FALLA2022EnterWrite to Abass Sylla