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CHRONIQUE : La fronde contre les « ARMES NON CONVENTIONNELLES » dans le paysage politique

     Tirer à boulets rouges sur les « canards boiteux » qui gangrènent la bonne marche de ce que nous avons en commun, Sénégal, est un devoir moral pour tout citoyen animé du vrai sens de la responsabilité et du patriotisme. Ainsi, surgit le doute sur l’importance de l’obligation de réserve face à la gestion opaque des biens publics dans un état de droit. Pour dire vrai, le pusillanime n’a jamais réussi à s’ériger en bouclier contre la prévarication des auteurs ou des commanditaires de la prise d’otage de son peuple. Certes, c’est un choix difficile car il faut être prêt a payer le prix sacrificiel du refus catégorique d’aller s’abreuver aux entrailles de la canaille de la corruption ou de la concussion pour bondir sur le tremplin du grand banditisme à col blanc dont les apôtres sont de vrais prédateurs économiques qui font malheureusement mouches à tous les coups sous la casquette de leurs statuts de gouvernants.

    Aujourd’hui, le président Abdoulaye Wade n’est plus à la tète du pays. Le contexte politique a changé mais  on est resté sur le même registre  d’un système politique archaïque et hostile à l’implication de l’élite intellectuelle dans le processus de conscientisation des masses populaires. C’est  jusqu’à présent une stratégie politique dangereuse pour la consolidation des acquis démocratiques dont la particularité est  de couper le souffle aux citoyens déterminés en découdre avec les pilleurs des ressources de leur patrie car brisant leur rêve de participer a l’assainissement  du secteur des affaires de  leur cité. Et, en plus elle donne une carte blanche aux tenants du pouvoir a surfer sur les vagues de la menace et des coups bas visant à réduire au silence les francs tireurs dont la cohérence de leur argumentation et la pertinence des débats qu’ils posent sont jugés scabreux pour la survie du prince parce qu’ils participent activement a la formation d’un citoyen consciencieux qui refuse d’être manipulé par les politiciens tout en contribuant positivement au débat relative à la gestion des affaires de la cité. Ce travail qui est d’une importance capitale et soutenu par un attachement sans faille à la fibre patriotique d’hommes de mœurs graves a malheureusement la poisse de tomber entre les mains d’une classe dirigeante qui ne soucie nullement pas des exigences de la démocratie et de l’urgence qu’il y’ait de se pencher vers une gestion orthodoxe des biens publics pour hisser notre pays au lot des pays émergents.

     Cette stratégie suicidaire pour la démocratie est conçue comme un pivot indispensable pour nourrir les ambitions folles et débordantes du prince faisant appel a la ruse  à  propos de laquelle Jacques Derridas (2008) a écrit «  il ne faut pas se montrer « trop rationnels », dit la directive, dans la détermination de ce qui est le plus précieux à l’ennemi. Autrement dit, il faut se montrer aveugle, faire savoir qu’on peut être aveugle et bête dans la détermination de cibles, juste pour faire peur et faire croire qu’on agit n’importe comment, qu’on devient fou quand les intérêts vitaux sont touchés (1). »

     Cette conception idéologique de la politique s’impose a certains dirigeants comme la meilleure stratégie pour se maintenir  au pouvoir car quand on est incapable d’assurer le minimum à son peuple le plus souvent on adopte la répression comme un moyen servant à réduire au silence les forces dissidentes qui ne peuvent pas s’empêcher de manifester leur désaccord par rapport aux multiples maux qui pourrissent la vie de leurs concitoyens. Alors que, a notre avis,  la quête permanente du bonheur de ces  compatriotes doit être la source de motivation de tous les actes d’un bon dirigeant et la cause même de son implication dans les affaires de la cité parce que l’un des plus nobles actes est d’agir pour servir son peuple dans la loyauté. Cependant la bassesse de l’état d’esprit se mesure par la capacité de trahir ses convictions sous le dictat de ses intérêts personnels sans aucun souci de livrer son âme au diable. Si l’on croit au philosophe suisse Henry frederic Amiel qui déclare que ‘’ celui qui se laisse porter par le courant qui ne permet pas a des principes supérieures de le guider, qui n’a ni idéal ni convictions, cet homme… est un  objet qui se déplace et non pas un être vivant. Un écho et non pas une voix’’’

     Constat patent : le commissaire Cheikhna Keita, madame Nafi Ngom keita et Ousmane Sonko ont tous été débusqués de leurs postes parce qu’ils ont osé dire « Halte », le signal est au rouge.  C’est pourquoi cette attitude considérée par une bonne partie de la classe politique comme un acharnement contre ceux qui ont brisé le silence pour éveiller la conscience léthargique de la classe dirigeante du pays sur certaines zones d’ombres entourant des affaires publiques mérite une réflexion profonde car il remet en surface une brulante question relative au mutisme de l’élite intellectuelle qui fut l’une des préoccupations d’Abdou Latif Coulibaly en 2009, Ou sont les intellectuels?

        Le journaliste de formation dans son essai politique sur la pratique de la démocratie au Sénégal intitulé « Une démocratie prise en otage par ses élites », se cabrait contre le silence de l’élite intellectuelle qu’il jugea coupable face aux dérives du régime libéral à l’époque. Il soutenait dans son livre « Le silence des intellectuels au Sénégal est quelques rares fois perturbé par des prises de position remarquables de certains d’entre eux. Il est vrai, a-t-on l’habitude de dire, qu’une hirondelle ne fait pas le printemps. Et celle pointant parfois le bec dehors, en se méprenant sur la saison, a vite fait de retourner en hibernation, car les rigueurs de l’hiver tropical et les menaces qu’elles font pesait  sur la vie de l’oiseau ne lui laissent aucun autre choix. Pour ainsi dire autrement, qu’il est arrivé, en des périodes précises de la conduite du projet démocratique national, que quelques rares intellectuels, apparaissent comme des francs tireurs révoltés par les dérives du prince, fassent des sorties en prenant leur plume pour servir des vérités salvatrices, pour ensuite retourner rapidement dans leur refuge (2). »

   Est-il aujourd’hui utile de reparler de cette menace qui plane au-dessous des hommes intègres dont le seul péché est de refuser d’obtempérer un accord tacite avec les prévaricateurs des ressources du pays ou d’avoir le courage de monter au créneau pour fulminer contre des actes qui vont a l’encontre des intérêts de leur patrie.

      Pour répondre a cette question, il convient de retenir que dans une démocratie digne de ce nom la jurisprudence et l’obligation de réserve ne doivent jamais servir de prétexte pour sacrifier des hommes intègres dont le message ne souffre d’aucune ambigüité et qui n’ont pas échelonné par le biais d’une promotion politique. Et, puisque le choix de jouer la carte de la distraction pour divertir le peuple se trouve maintenant obsolète et inefficace a l’ère de l’émergence d’une conscience citoyenne de la jouvence qui représente plus de cinquante pourcent de la populations  sénégalaise, ainsi surgit les intimidations par le bien de la radiation ou de la jurisprudence pour tuer dans l’œuf le rêve de ceux  qui préfèrent suivre le rythme  des tambours de la vérité et de l’ancrage dans les valeurs républicaines rien que pour permettre au prince d’asseoir son pouvoir. Car, si le recours a l’obligation de réserve qui  donne l’impression de flotter sereinement au-dessus des manœuvres politiques n’était pas transgressée lors de la guerre de Biaffra au Nigeria (1967-1970) par des médecins de la croix rouge international qui se sont opposés a l’obligation de réserve formulée par la croix rouge international, le massacre des civiles n’allait jamais subir le lynchage médiatique qui a permis d’attirer l’attention de la communauté internationale sur la boucherie humaine de cette guerre fratricide. D’où la naissance de Médecins sans frontières (MSF). ‘’ Des médecins de la croix rouge, qui avaient décidé, malgré la règle du silence, de témoigner des horreurs de ce conflit, ont crée en 1971 Médecins sans frontières (MSF)’’ (3).

    C’est pourquoi, a notre avis, on croit qu’elle ne doit en aucun cas servir de prétexte pour écraser des adversaires dans le landerneau politique dont la seule faute est la pertinence et la cohérence des questions qu’ils soulèvent et qui viennent perturber la quiétude de la mouvance présidentielle.

    Cependant, son instrumentalisation et le forcing des politiques par un  lynchage médiatique de ceux qui foulent aux pieds le prix du silence visant à imposer son adoption à la conscience collective, sont synonymes au manque criant d’arguments solides pouvant balayés en revers les accusations ou soupçons de certains hommes politiques qui croient dur comme fer d’avoir bien perçu les signes d’une gestion opaque des biens publics.

      Dans un tel contexte, il importe de se départir des clivages idéologiques au nom de l’unité mais aussi et surtout de la bonne gouvernance pour mettre un terme  à la violation flagrante du droit de veiller à la protection des intérêts vitaux de son peuple. Ainsi, le combat de la gouvernance vertueuse s’impose à tous les apôtres de la lutte pour la justice sous le silence assourdissant des partisans du prince qui préfèrent se fondre dans un mutisme profond  pour éviter de s’attirer des foudres  du prince au grand dam du sénégalais lambda qui, au-delà de sa situation de détresse constat sous un regard hagard et avec une grosse déception les premiers signes d’une gestion peu orthodoxe des ressources de son pays. Ce qui  est à l’ origine de la baisse spectaculaire du degré de satisfecit de la classe dissidente sur la décision du lion de dormir au moment que le peuple qui se glorifie de son nom est au bord du gouffre.

                                                                        COUP DE CŒUR


     Il faut être sous l’œil myope des cameras pour croire que le prince peut continuer à masquer son incapacité à maintenir son peuple en liesse par le musellement de son administration. Le combat peut être long et fera certainement de nombreux victimes mais quelque soit la situation le peuple aura toujours le dernier mot. C’est pourquoi ce qui ne doit jamais nous arriver est d’accepter de se fondre dans le moule de la concussion pour s’offrir une place de luxe dans les bonnes grâces du prince en vendant en vil prix sa dignité et son intégrité encore moins de renoncer de se battre pour l’amélioration des conditions de vie et d’existences de ces compatriotes parce que seule la lâcheté cautionne un silence assourdissant face à la  souffrance quotidienne de son peuple  surtout en étant un témoin oculaire et auditif de sa situation de détresse. La grandeur de l’homme se mesure par sa capacité à prendre le dessus sur sa subjectivité  pour soutenir un combat qui répond aux aspirations des masses populaires

     Ceux qui ont gardé de bonnes notes  de l’histoire politique de Nelson Mandela ne peuvent en aucun cas être ébranlés par une radiation car la joie d’avoir été au champ de bataille pour mener la guerre contre le pillage des prédateurs économiques est une expression manifeste d’un ancrage aux valeurs républicaines, ce qui est une marque des grands hommes.

   Donc l’idée de hausser le niveau de la menace pour intimider les forces dissidentes est une démarche antidémocratique, à l’aune de la course des états vers la démocratisation de leurs systèmes politiques, vouée à l’échec face a la prise de conscience des masses populaires qui ne cesseront plus d’exiger des comptes a ceux qu’ils ont confiés la destiné de leur pays. C’est une étape fondamentale pour pousser la classe politique  de leur désir immodéré de s’enrichir penchant vers un attachement profond aux convictions ataviques qui nous dépouillent de nos valeurs morale

« Le niveau de prise de conscience des citoyens qui est aiguisé et entretenu chaque jour davantage par la presse nationale et par l’action des organisations de la société civile, travaillant toute dans un espace masqué par une longue tradition de liberté de presse et de démocratie pluraliste, font du citoyen sénégalais un acteur qui a tendance à exiger désormais des comptes aux dirigeants (4).» chapitre 10 page 147 livre de latif

    Cette attitude du citoyen accordant un intérêt particulier à la gestion des ressources de son pays n’est plus l’apanage d’une classe élitiste en  panne de vitesse et détrôner par la nouvelle génération prêt à se sacrifier pour la défense des intérêts vitaux de sa patrie. Devant cet attachement à la fibre patriotique, à notre avis, il serait dangereux de s’inscrire dans la logique d’un combat chimérique visant à taire les ardeurs contestataires de ce nouveau type de citoyen ou d’utiliser des « armes non conventionnelles », c’est-a-dire l’intimidation et les menaces  sur lesquelles s’appuient  les régimes dictatoriaux  pour nourrir leurs despotismes en assenant des coups fatals a la démocratie au grand dam  du peuple dont ses intérêts sont malheureusement relégués au second plan.

     Seuls les dirigeants incompétents peuvent se détourner sans états d’âmes des maux qui obstruent le bien-être de leur peuple. Mais le combat pour la bonne gouvernance a toujours eu des partisans fideles et engagés prêtent à se sacrifier pour une gestion orthodoxe des biens publics. Ces gens appartenant a différentes couches sociales ont bien  compris que le pusillanime face a la souffrance quotidienne de ses compatriotes est une attitude irresponsable de tout patriote restant bouche bée qui laisse pantois le sénégalais lambda qui se sent esseulé par un système œuvrant pour le museler pour le maintenir dans l’ignorance ou l’obscurantisme au risque latent et patent de voir son rêve de vivre dans un état de droit voler en éclats sous le joug de la boulimie du pouvoir de sa classe dirigeante.

     Cependant il convient de noter que le recours aux manœuvres juridiques qui sont devenues une rengaine aux conséquences putatives d’une volonté manifeste de tuer a petit feu l’engagement des forces dilettantes et résolues a faire jaillir la lumière sur l’opacité de  la gestion des ressources de leur pays est une démarche aux antipodes de la démocratie dans un état de droit.

      C’est une tentative suicidaire de tenir le peuple à l’ écart des gros dossiers qui auront sans aucun doute des conséquences négatives sur son avenir et sur celui de ses enfants peut-être considérée comme un choix volontariste de s’engouffrer dans les arcanes de la dictature. Ce qui est une voie dangereuse pour toute entreprise démocratique aspirant aller a la  conquête du marché mondial des grandes démocraties.

     Parfois on est plongé sous l’embarras du choix quand on veut s’ériger en bouclier contre les problèmes qui pourrissent la vie de son peuple mais le legs que l’on veut laisser aux générations futures est un élément déterminant dans la prise de décision de ceux qui œuvre quotidiennement pour l’amélioration de ses conditions de sa vie. Mais on pense qu’il vaut mieux s’engager auprès de son peuple quelque soit les aléas de la vie ou le prix à payer car La présence de l’homme sur terre serait  presque vaine si elle n’a pas un impact positif sur la vie de l’humanité ou de son environnement. Par contre nous savons pertinemment que pour porter le combat de son peuple il est difficile des mettre à l’ abri des risques de s’exprimer librement sous l’ombrage d’un despote ignorant que lorsque le vent de la liberté et de la démocratie commence à souffler rien ne  peut pas l’arrêter. C’est comme lancer un caillou dans une mare pour apaiser les remous ou mettre de l’huile sur le feu. Autrement dit, on ne peut rien contre la volonté d’un peuple uni et ayant décidé de se débarrasser de son oppresseur. En ce moment, il est très difficile de renouer le fil du dialogue en refusant de répondre a la forte demande des populations  qui ne rêvent qu’un jour où elle  savoureront leurs libertés  sans la crainte de se faire broyer par les mécanismes  du système dictatorial  en marche.

     Cette volonté manifeste  de s’offrir le luxe de vivre librement découle de la soif a la  liberté, attachée a la nature humaine de chacun et le fait que le peuple a compris que lorsqu’on est entrain de fuir  quelque chose ce qui nous porte secours ne doit pas  ressembler  a  ce que nous fuyons parce que nous courons toujours le même risque en sautant sur le dos d’un tigre pour échapper un lion.  Le bon sens ne cautionne jamais la fuite de responsabilité surtout si elle correspond au  moment où son peuple est victime de la tyrannie d’un régime qui ne se soucie que de sa survie.

 

 

 

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Journaliste et Blogueur, Fondateur du Blog de la Jeunesse Consciente.
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