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KAOLACK: MARAICHAGE A KAYMOR

  1. Les légumes de l’espoir
  2. Avec ses 70 hectares de champs exploités, la commune de Kaymor semble être bien partie pour être  le grenier du Saloum.
  3.       L’espoir renaît à kaymor. Avec l’exploitation de la terre, cette localité marche tout droit vers l’autosuffisance alimentaire. Le maraîchage est l’activité dominante des populations pendant la saison sèche. Longs de 2 km, les vastes champs maraichers se trouvent à 3 km du centre-ville. Ici, il est possible de se ravitailler en légumes et primeurs. Le maraîchage dans cette localité est un moyen de lutte contre le chômage d’une frange de la jeunesse, qui s’estime victime d’un système politique qui ne prend pas en compte ses préoccupations.
  4.      Les champs  accueillent de plus en plus de personnes à la recherche d’un emploi. Les bergers font paître leurs animaux à un km du périmètre maraîcher. Des bœufs, des  moutons et des chèvres mangent les bourgeons, les pousses et les feuilles des arbres sous la surveillance de leurs propriétaires.
  5. Une fois à l’intérieur  des champs de maraîchage on a l’impression d’être au milieu d’un verger. L’ombre des manguiers sert d’arbre à palabre pendant les heures de repos.  Un  puits de 10 mètres et  un grand bassin  à  30 mètres de la porte d’entrée attirent l’attention. Ils sont tous autour d’un petit groupe de cinq maraîchers dont les deux sont à moitié nus et sept arrosoirs. Ils plaisantent et rient. L’atmosphère est familiale et cordiale.   Le sol humide dégage une odeur de fumier. Ce  sont des aubergines, des betteraves, des oignons,  et de la tomate qui y sont cultivés.  Les plants sont balayés par un vent un peu sec.  Les femmes viennent le soir acheter des légumes qu’elles  revendront le matin au marché.
  6. Non loin de là, un jeune homme, d’une trentaine d’année arrose ses planches de tomate. Il s’agenouille pour enlever les mauvaises herbes avec ses mains. En t-shirt jaune et pantalon kaki beige,  la tête rasée, la sueur coulant sur son front. Ibrahima Mbodj affiche un visage radieux malgré la forte chaleur. Le maraicher parle à haute-voix et articule bien les mots. « J’invite tous les autres jeunes à venir essayer le maraîchage. C’est un métier difficile mais qui rapporte beaucoup. Moi, il me permet de subvenir à mes besoins et a ceux de ma famille », souligne-t-il.
  7. A vingt mètres de lui, Mamadou Ba un autre jeune homme tient un arrosoir dans chacune de ses mains. Il fait des va-et-vient pour arroser ses six parcelles d’oignons. « Je m’acquitte de mes charges familiales sans le soutien de personne », lance-t-il fièrement.
  8.                        Maux du secteur
  9. Le problème d’accès à la terre et aux intrants risquent de tuer dans l’œuf  le rêve des populations qui s’activent dans l’agriculture maraîchère. Ici les femmes n’héritent pas la terre, même si leur père ou époux est mort. « Nous sommes victimes d’une injustice car personne n’a le droit de nous en priver. Il y’a beaucoup de femmes, comme nous, qui font du maraîchage et subviennent  à leurs besoins », martèle Awa Thiam. La jeune femme, en pleine discussion avec sa belle-mère déplore cette situation. « Il est temps de mettre fin  cette ségrégation. C’est vraiment honteux et regrettable ». s’indigne-t-elle.
  10. Dans ce périmètre, aucune femme n’est présente, contrairement à Dabali où leurs sœurs possèdent un jardin maraîcher d’un hectare, il est très rare de voir ici des maraîchères.
  11. A en croire Fatou N’diaye, une autre habitante « Les femmes ne possèdent pas de terres pour cultiver. C’est pourquoi elles viennent acheter les légumes à bon prix pour les revendre au marché ».  Cependant, elle estime qu’elles sont incontournables pour ce qui est de l’écoulement de la production maraîchère. Elles jouent le rôle d’intermédiaires entre les maraîchers et les camionneurs qui viennent de Touba ou en Gambie pour s’approvisionner. « Les femmes sont au cœur du secteur maraîcher parce qu’elles se chargent de la vente des légumes et primeurs », déclare-t-elle.
  12. Kaymore dispose de terres érables, une nappe phréatique peu profonde et des jeunes qui s’investissent dans le maraichage. Dans cette commune, le problème d’accès à la terre décourage certains jeunes qui estiment être exploités par les producteurs agricoles qui les emploient. Parmi eux, certains louent  des lopins de terre pour cultiver et d’autres travaillent comme saisonniers. La main-d’œuvre dans cette zone est à bon marché. Les rétributions varient entre 30 000 FCFA à 70 000 FCFA, par mois. Tout  dépend de la charge de l’employé. Kodee N’diaye, un animateur communautaire, la soixantaine,  le teint noir et les yeux un peu rouge invite les autorités  à faciliter aux jeunes l’accès à la terre. « Elle doivent aider les jeunes pour qu’ils aient des champs. C’est le meilleur moyen pour lutter contre leur chômage. Ici, ils n’ont besoin que d’un petit appui pour réussir dans le maraîchage ».

 

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Journaliste et Blogueur, Fondateur du Blog de la Jeunesse Consciente.
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